Artracaille, l'émission !

L'émission du mardi 15-12-09 est en ligne...

☛ Le blog d'Artracaille

☛ Les Ambassadeurs de Holbein le jeune

L'émission de môrdi prochain se fera sans Robert.
Un seul hêtre vous manque, et toussent des peupliers...

À chaque homme échoit une forme de frayeur particulière,
une terreur qui le hante et qui, s'il ne la combat pas,
est sûre de l'accouardir au point de lui faire perdre sa dignité d'homme...

Je lirais un extrait de La lumière qui s'éteint,
un roman que Rudyard Kipling écrivit à l'âge de vingt-trois ans,
et qui met en scène un peintre doublement hanté par la misère et la cécité.
On peut y deviner une métaphore de la propre crainte de Kipling
de voir son talent érodé par une célébrité trop rapide.
La gloire peut-elle tuer la création ?
Ce sera le sujet de l'émission.

Donc, Robert sera en vacances, cet artifice vulgaire élaboré par des syndicats à la solde du patronat.
Il est bien en congés payés, au moins ?
Et donc, en fait, Robert fête Noël ...

Alors, surtout, que Robert fasse attention à la messe de minuit, car malgré le monde présent et les cierges allumés par centaines, on y prend souvent froid.

Je croyais que l'émission était reportée au 5 janvier .....

Môrdi prochain sans Robert...
Mais avec Jean.
Môrdi suivant sans Jean...
Mais avec Robert.
Môrdi d'après avec Robert et Jean.
Vivement môrdi d'après !

Jean a écrit:

Môrdi d'après avec Robert et Jean.
Vivement môrdi d'après !

Et pourquoi pas une émission le mercredi, finalement ?

L'émission du mardi 22-12-09 est en ligne...

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☛ Bernard Buffet ☛ Georges Mathieu

L'émission du mardi 29-12-09 est en ligne...

☛ Le blog d'Artracaille

L'émission du mardi 05-01-10 est en ligne...

☛ Le blog d'Artracaille

☛ La Vocation de saint Mathieu
☛ La Conversion de saint Paul
☛ L'Amour vainqueur

L'émission du mardi 12-01-10 est en ligne...

☛ Le blog d'Artracaille

Bon anniversaire Artracaille

Dans le cortège funéraire de ce début d'année, tu as oublié de citer la chanteuse Lhasa et Kristina Rady.

Ce sera qui demain??

Ainsi que Miep Gies, protectrice d'Anne Franck.

Môrdi 19-01-2010,
nous ne parlerons pas sur Artracaille du pillage de masse
organisé par les nazis à travers toute l'Europe
pendant la Seconde Guerre Mondiale.
Spoliations exercées sur les biens des juifs d'abord,
mais aussi "nettoyage" des collections nationales allemandes,
ou encore éviction des artistes "dégénérés" de l'enseignement et de la critique d'art,
ce fut le plus gigantesque et le plus systématique des pillages jamais commis,
et une émission n'y suffirait pas.
Mais, ces oeuvres exceptées,
le plus grand musée du monde n'en est pas moins un musée virtuel,
et personne ne peut en admirer les trésors.
Il est en effet constitué d'oeuvres exceptionnelles qui ont toutes été volées,
et jamais retrouvées.
Je vous lirais un extrait d'un livre de Nathaniel Herzberg paru fin 2009,
Le Musée invisible, dont le sous-titre est : les chefs-d'oeuvre volés.
Et nous évoquerons certaines de ces oeuvres,
comme la Nativité du Caravage ou la Figure étendue d'Henry Moore.

☛ Le blog d'Artracaille

L'émission du mardi 19-01-10 est en ligne...

☛ Le blog d'Artracaille

L'émission du mardi 26-01-10 est en ligne...

☛ Le blog d'Artracaille

☛ Horace Vernet

Le parquet a décidé de faire appel du jugement du procès dans lequel
l'ex-premier ministre Dominique de Villepin a été relaxé jeudi.

L'appel et les Sceaux...
Il n'y a plus que Frédéric Lefebvre et quelques sarkozystes acharnés
pour croire encore à l'indépendance de la Justice.
Et je ne doute pas que certains d'entre eux vont nous dire
que l'appel interjeté par le procureur Jean-Claude Marin
est justement la preuve de son indépendance...
Mais on voit surtout que Marin connaît la chanson :
Hardi les gars ! vire au galouzeau,
Nous irons à Villepinréseaux...
2010 La Voix de son maître productions.

☛ Nous irons à Villepinréseaux

Mardi 2 février 2010,
Artracaille sera animée par des chants de marins,
interprétés par Marc Ogeret.
Nous causerons des Femmes d'artistes,
à travers, entre autres, les belles figures
de Marthe Bonnard et Clara Malraux.

Ben ouais, mais tante qu'ils se bourrent le pif
entre eux...
Y'a pas d'mal...
Et l'Marin qui fait les courses du p'tit timonier
d'l'Élysée, risque pas de finir dans une chanson
d'marins.
Mais plutôt dans un refrain d'chansonniers.
(Mais, asqu'ils existent toujours ces histrions ?)
Sauf que l'odeur qui s'dégage à grands coups
d'torchons d'c'histoire, suffoque.
Vivement Môrdi qu'on cause de meufs.
De celles, obscures, sans qui les artistes, grands
ou petits, n'sont qu'des moins que rien.
C'est dit !

J'ai oublié de vous dire que mardi prochain,
en fin d'émission, nous inaugurerons une nouvelle rubrique,
la Rubrique vitale du rapin social,
consacrée au statut juridique et fiscal de l'artiste.
C'est Roro les grelots qui s'y collera,
et vous donnera un maximum d'infos, pour vous aider à
bien gérer votre activité, pour préserver au mieux votre créativité.
Les infos en question ont toutes été actualisées il y a peu.
Qu'est-ce qu'on n'ferait pas pour vous...

L'émission du mardi 02-02-10 est en ligne...

☛ Le blog d'Artracaille


Marthe par Pierre Bonnard

Nous avons illustré toute l'émission avec des chants de marins.
Interprétés par Marc Ogeret, puis par Alain Fraigneau.
Ma Francine et mon Robert sont d'accord :
si les chansons de marins nous font tant chialer,
c'est que ce sont nos vies qu'elles racontent.


Devant le rocher de Gibraltar, par Marin-Marie


Le quartier de Recouvrance en 1870

Ben on est gâté !
Un sublime nu de Bonnard !
Et deux chansons d'marins plus
une aquarelle de Marin-Marie !
La vache !

Mardi 9 février 2010, de 11h à 12h30, Artracaille fera son miel
des musées d'art européens et de leur public.
Par le biais tout d'abord d'un ouvrage de Pierre Bourdieu,
L'amour de l'art, paru en 1969 aux éditions de Minuit.
Si nombre de chiffres destinés à étayer l'étude ont été depuis révisés,
l'intuition de l'auteur est elle d'une absolue actualité.
Pierre Bourdieu pressentait l'avènement du Royaume de l'art sur la terre,
et la nécessité pour les États de répondre aux besoins impératifs
des populations modernes de calmer une faim "spirituelle"
de nouvelles nourritures terrestres.
Le musée sera bientôt la doublure de toutes nos activités,
prévoyait-il, avec une terrible acuité.
On lira un extrait de ce livre régulièrement réédité,
et l'on verra notamment que l'accès aux trésors artistiques,
soi-disant ouvert à tous, est en réalité interdit au plus grand nombre.
Croissant très fortement à mesure que le niveau d'instruction s'élève,
la fréquentation des musées est presque exclusivement
le fait des classes cultivées.
Ainsi, dès 1969, en France, près de 60% des visiteurs
sont au moins titulaires du baccalauréat.
Une fréquentation d'ailleurs totalement décomplexante,
tant au niveau des animateurs que des spectateurs,
dans la mesure où ne sont ici exclus que ceux qui s'excluent.
Rien n'est en effet, en apparence, plus accessible qu'un musée.
Et l'on verra que la France n'est pas un cas isolé...
Nous en profiterons ensuite pour visiter le Prado à Madrid,
et le Rijksmuseum à Amsterdam, entre autres.
Mais nous laisserons le mot de la fin à un promeneur occasionnel de l'art,
ouvrier de son état, qui visitait le musée des Beaux-Arts de Lille
pour les besoins de l'enquête, et qui avait compris d'instinct
que l'amour de l'art naît de longues fréquentations :
Aimer à mort du premier coup, oui, ça existe, mais pour ça,
faut avoir lu d'abord, surtout pour la peinture moderne.

L'émission du mardi 09-02-10 est en ligne...

☛ Le blog d'Artracaille

☛ Les chefs d'oeuvre du Prado jusqu'au fond des craquelures

Mardi 16 février 2010, de 11h à 12h30,
Artracaille fera son rata sur le thème :
Qu'est-ce qu'une oeuvre d'art ?
On lira tout d'abord un extrait de la pièce
"Art" de Yasmina Reza
dans laquelle l'on verra que l'éthique
pointe vite le bout de son nez,
dès lors qu'il est question d'esthétique.
L'on se demandera en effet ce qu'il y a
de tellement sacré dans une oeuvre d'art,
pour qu'une conversation entre amis de trente ans
puisse dégénérer en véritable bataille rangée,
au point de modifier durablement
l'ordonnance des échanges,
pourtant soigneusement orchestrée.
Comment une simple discussion autour d'un tableau
peut-elle révéler à ce point
les relations de pouvoir qui régissent les rapports humains ?
Quel rôle jouent les conditions sociales,
dans l'accès aux oeuvres culturelles,
à l'art contemporain en particulier ?
Nous avions vu avec Pierre Bourdieu, la semaine passée,
que l'amour de l'art tient plus de l'acquis que de l'inné.
Nous verrons cette semaine
que cet amour supporte difficilement d'être contrarié,
et qu'il s'accommode fort mal du goût des autres...
L'on se demandera ensuite ce qui fait le prix d'un tableau.
Qui décide que tel est un chef d'oeuvre,
et tel autre une croûte ?
Aimons-nous vraiment l'art dont nous nous entourons ?
Quelle place prend l'idée que nous voulons
que les autres se fassent de nous,
au moment d'acheter une oeuvre d'art ?
Où commence la vraie curiosité, où finit le snobisme ?
Nous ferons le tour, pour finir,
de quelques artistes peintres "contemporains",
dont le travail ne déparerait pas dans le salon de Serge,
celui des protagonistes de la pièce de Yasmina Reza
qui a acheté le fameux tableau blanc,
sur lequel vont venir se greffer toutes les frustrations :
Barnett Newman, mort d'une crise cardiaque en 1970,
à l'âge de 65 ans,
Mark Rothko, qui se suicidera la même année,
parce qu'une rupture d'anévrisme
l'empêchait de peindre de grands formats,
et enfin Cy Twombly,
le seul des trois qui soit encore vivant,
et dont la peinture est un peu à elle seule la synthèse
des enjeux majeurs du XXe siècle finissant.

L'émission du mardi 16-02-10 est en ligne...

☛ Le blog d'Artracaille

"Il y a de la créativité latente dans tous les domaines du travail humain",
disait Joseph Beuys (1921/1986), un artiste allemand que d'aucuns
n'ont pas hésité à comparer à Léonard de Vinci,
le surnommant même le Léonard du vingtième siècle.
"Nous avons besoin de ce sol sur lequel tout homme se ressent
et se reconnaît comme créature créatrice, agissant sur le monde.
La formule Tout homme est un artiste,
qui a suscité beaucoup de colère et que l'on continue à mal comprendre,
se réfère à la transformation du corps social.
Tout homme peut, et même doit, prendre part à cette transformation
pour que nous puissions la mener à bien aussi vite que possible", disait-il encore.
Mardi 23 février 2010, de 11h à 12h30, Artracaille fera sa pitance
sur le thème : L'art contemporain est-il plus moderne que l'art ancien ?
On lira tout d'abord un extrait de Qu'est-ce que l'art ?,
de Joseph Beuys et Volker Harlan,
puis l'on se demandera ce qui différencie l'art d'aujourd'hui de celui d'hier.
Puisque le travail des artistes actuels semble être d'abord une thérapie intime,
est-ce que cela en fait des artistes modernes ?
Le monde qui se presse aux expositions d'art contemporain
confirme-t-il que cette thérapie est salutaire pour tous ?
Ou bien est-ce la preuve qu'encore une fois, c'est la peur qui domine, ici celle de mourir idiot ?
Est-ce que la différence essentielle entre art contemporain et art ancien
ne réside pas dans le choix du sujet, plutôt que dans les moyens employés ?
L'on verra justement que Joseph Beuys,
pilote dans la Luftwaffe pendant la Seconde Guerre mondiale,
a été abattu en survolant la Crimée, fait prisonnier,
que cette expérience marquera chaque étape de son oeuvre artistique ultérieure,
et que l'on peut donc la considérer comme hautement autobiographique.
Le feutre et la graisse, que l'on retrouve dans pratiquement toute son oeuvre,
sont ainsi les matières dont il était revêtu en tant que prisonnier de guerre,
même s'il est difficile de faire la part de la réalité et du mythe dans cette histoire.
Mais l'on verra aussi, avec d'autres artistes considérés comme majeurs de l'art contemporain,
que tous n'ont pas développé leur art sur la base d'un tel culte de la personnalité.
François Morellet (né en 1926), par exemple,
qui a toujours voulu démystifier la mythologie romantique de l'art,
en allant jusqu’à faire intervenir le hasard dans certaines composantes de son œuvre.
Ou encore Richard Serra (né en 1939),
qui voit dans son travail une nécessaire critique de l'architecture environnante.

L'émission du mardi 23-02-10 est en ligne...

☛ Le blog d'Artracaille

Mardi 2 mars 2010, de 11h à 12h30, Artracaille fera sa bectance 
sur le thème : Le portrait dans l'art. 
On lira tout d'abord un extrait de Vie de Joseph Roulin, de Pierre Michon, 
consacré au facteur d'Arles qui fut l'ami de Vincent van Gogh. 
Celui-ci fit en plusieurs portraits, qui garantissent l'immortalité au discret Joseph. 
L'on verra ensuite que le portrait n'est apparu que tardivement dans l'histoire de l'art, 
le souci d'idéalisation rendant impossible de distinguer les visages les uns des autres, 
ceci jusqu'à l'Antiquité grecque incluse. 
Les premiers "vrais" portraits semblent bien être ceux d'un Boulanger et sa femme, 
que l'on a retrouvés dans les ruines de Pompéi, ou encore ceux du Fayoum en Égypte,
d'époque similaire, et caractérisés par un souci de précision individuelle et sociale. 
Mais c'est la Renaissance qui marque l'extraordinaire essor du portrait. 
Jean Fouquet, en France, Jan van Eyck, en Flandre, Piero della Francesca, en Italie, 
signent la naissance des recherches psychologiques en peinture. 
Albrecht Dürer signe lui, en Allemagne, la naissance du portrait "expressionniste", 
Léonard de Vinci et Raphaël celle du portrait "classique", avant que Bronzino, 
toujours en Italie, ne signe celle du portrait "maniériste". 
Titien, Rubens, Vélasquez, Hals ou encore Rembrandt pousseront jusqu'à l'extrême 
la tendance à la vérité psychologique, historique ou sociale, 
avant que le portrait ne devienne "d'apparat". 
C'est l'apparition de la photographie qui privera les artistes de leur meilleur prétexte : 
la vanité du modèle tenant avant tout à immortaliser son effigie. 
Avec les expressionnistes, le portrait ne sera plus qu'un alibi 
à la propre confession de l'artiste, à la projection de ses sentiments les plus intimes. 
Avec Dubuffet ou Bacon, le portrait évoluera jusqu'à la caricature. 
Le Quattrocento fera de l'autoportrait un genre autonome, que l'on survolera. 
Et l'on verra, pour finir, qu'en matière de portrait, ou plutôt de buste, 
la sculpture a suivi une évolution parallèle à celle de la peinture. 

L'émission du mardi 02-03-10 est en ligne...

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Mardi 9 mars 2010, de 11h à 12h30, Artracaille fera sa jaffe
sur le thème : Art et répression.
Nous recevrons Jean-Paul Carminati, écrivain et avocat,
qui lira tout d'abord un extrait de son livre
Présumés coupables, l'art délicat de la répression, que nous commenterons.
Puis nous verrons que, de tout temps, les artistes ont très souvent été
les premiers visés par la mise en place des régimes totalitaires.
Nous irons ainsi en Ouzbékistan visiter la ville de Nukus, dont le musée abrite
l'une des plus belles collections de l'avant-garde soviétique des années 20.
Chacune des oeuvres présentées a été arrachée à la glaciation stalinienne
par Igor Stavisky, dont le musée porte le nom, au péril de sa vie.
Elles réapparurent au grand jour sous la perestroïka de Mikhaïl Gorbatchev.
Pavel Benkov, Nikolaï Karakhan, Elena Korovaï, Vladimir Lysenko,
tous ces artistes ouzbeks ont ainsi été sauvés de l'oubli.
Mais la veuve de Fernand Léger, Nadia Khodossievitch,
dont nous avons brossé le portrait il y a quelques semaines,
a aussi fait don au musée d'oeuvres de son mari.
Nous irons voir ensuite en Chine, en Argentine, ou encore au Chili,
comment les régimes répressifs s'en sont pris aux artistes.
Puis nous nous demanderons pourquoi les artistes sont ainsi muselés.
Pourquoi représentent-ils un tel danger ?
Est-ce que c'est parce qu'ils favorisent notre propre liberté ?
La création nous affranchit-elle des tentations strictement utilitaires ?
Notre invité nous donnera, sur chacun de ces sujets,
à la fois son sentiment d'artiste et son sentiment d'avocat.
Et nous introduirons ainsi l'émission de la semaine suivante,
qui sera consacrée à Art et contestation.

L'émission du mardi 09-03-10 est en ligne...

☛ Le blog d'Artracaille

Mardi 16 mars 2010, de 11h à 12h30, Artracaille fera son mortier
sur le thème : Art et contestation.
Nous lirons tout d'abord un extrait d'un texte de Michel Ragon,
L'artiste et la société, refus ou intégration, que nous commenterons.
Nous y verrons qu'après mai 68, de nombreux artistes ont choisi le refus,
face aux directives répressives de la société de consommation.
Refus de collaborer avec le pouvoir, désir et tentatives de faire éclater le marché,
voire remise en question de l'art proprement dit...
Nous nous demanderons si le rôle de l'artiste n'est pas de demeurer
un éternel contestataire, un étalon-témoin de la révolution permanente.
Mais ne risque-t-il pas, ainsi, de se confiner dans une attitude passéiste ?
Gandhi misa sur le rouet contre la machine.
Mao, par contre, transforma les paysans en métallurgistes.
L'un des deux a-t-il eu raison, et lequel ?
Puis nous rendrons visite à quelques artistes
qui restent les témoins privilégiés de ces folles et vertes années :
les Hyperréalistes franco-américains, Close, Hucleux, Morley,
l'islandais Erró, les membres d'Equipó Cronica, ou de la Figuration narrative,
les indépendants Jean Dubuffet ou encore Joris Ivens.
Avant, pour finir, de poser la question vieux con qui fâche :
reste-t-il, aujourd'hui, des artistes capables de se révolter contre
la société de consommation, qui les a fait rois ?
Parce qu'enfin, la société bourgeoise s'accommode bien mieux
d'un Gauguin à Tahiti que d'un Courbet place Vendôme...
Non ?

L'émission du mardi 16-03-10 est en ligne...

☛ Le blog d'Artracaille

L'émission du mardi 23-03-10 est en ligne...

☛ Le blog d'Artracaille

Mardi 30 mars 2010, de 11h à 12h30, Artracaille fera sa mouillante 
sur le thème : Art et caricature. 
Nous recevrons Patrice Delbourg, romancier,
chroniqueur, animateur d'ateliers d'écriture,
qui nous lira un extrait de son ouvrage Les Jongleurs de Mots, consacré à
cent et une plumes, de Villon à Devos, qui ont fait valser la langue française,
en six siècles d'impertinence affichés ici en majesté.
Un florilège parfaitement égoîste et drolatique, que nous commenterons. 
Nous verrons ensuite que le mot caricature vient de l'italien caricare,
qui signifie charger, ou exagérer.
Les premières caricatures de l'histoire étaient de nature anthropomorphique,
comme on peut le vérifier sur des papyrus égyptiens exposés au musée de Turin.
Les animaux y parodient en effet des activités humaines.
La satire s'est particulièrement développée au Moyen Âge,
en évoquant notamment les moeurs du clergé, qui ont bien changé,
comme l'actualité encore récente nous l'a montré.
Nous évoquerons nombre d'artistes qui se sont essayés à la caricature,
avec des fortunes diverses, comme Tiepolo, Hogarth, Rowlandson,
Daumier, Gill, Robida, Steinlein, mais aussi Villon ou Kupka.
Nous suivrons l'évolution de cet art, avec Dix, ou Grosz,
mais également Steinberg, Levine, Searle, Chaval, Topor ou Siné,
sans passer sous silence la personnalité singulière
du fondateur de La Caricature et du Charivari,
l'inénarrable Charles Philipon.
C'est à lui que l'on doit l'identification géniale
du visage de Louis-Philippe à une poire,
idée qui fut exploitée, avec le succès que l'on sait,
par ses artistes-collaborateurs.

Mardi 6 avril 2010, de 11h à 12h30, Artracaille fera sa refaite de matois 
sur le thème : Le monde du travail vu par les artistes. 
Nous recevrons Le Magasin du Travail, un collectif de jeunes artistes designers,
dont vous pouvez voir un aperçu des talents ici.
Ils auront tout loisir, au fil de l'émission, de nous expliquer ou de nous raconter
leurs travaux en commun passés ou à venir, ainsi que leurs rêves ou leurs projets.
Nous commencerons par lire un extrait d'un livre formidable paru en 1975,
L'art dans la société, de Ken Baynes, aux éditions du Chêne",
dont Le Travail n'est que la quatrième partie.
L'ouvrage en compte cinq en tout, les autres parties étant,
après L'art et la société, La religion, La sexualité, et La guerre.
Nous verrons que, même si nous passons dans la douleur de l'ère industrielle à celle de l'automation,
la culture du XIXe siècle n'en continue pas moins d'exercer sur la formation
de nos idées comme de nos comportements une forte influence.
Si l'art s'est finalement toujours révélé comme une force stabilisante pour la société en général,
son rapport au travail a pris le plus souvent la forme de la dialectique marxiste.
Il est ainsi devenu un élément fonctionnel de la lutte et de la révolution.
Puis nous évoquerons rapidement quelques grands noms de l'histoire de l'art,
qui ont entretenu dans leur oeuvre un rapport presque permanent au monde du travail,
comme Giovanni Bellini, William Blake, Ford Madox Brown, William Turner,
plus près de nous Fernand Léger, Windsor McKay, ou le photographe Walker Evans,
avant d'aborder des artistes contemporains qui sont les témoins privilégiés
de notre passage à une soi-disante "société des loisirs".

Mardi 13 avril 2010, de 11h à 12h30, Artracaille fera son "ordinaire" 
sur le thème : Art et exhibitionnisme. 
Nous recevrons Jean-Gabriel Ganascia, Professeur à l'Université Pierre et Marie Curie (Paris VI),
spécialiste de l'intelligence artificielle, qui a publié de nombreux livres et articles.
Nous lirons tout d'abord un extrait de son dernier ouvrage,
Voir et Pouvoir : qui nous surveille ? édité aux éditions Les Essais du Pommier,
dans lequel il aborde l'insuffisance des théories de l'information et de la communication,
pour traiter de l'éthique à l'heure de l'infosphère.
Il nous expliquera, ensuite, sa théorie de la "sous-veillance",
selon laquelle le contrôle ne vient plus d'en haut, comme dans la société de surveillance, mais d'en bas.
Désormais, ce n'est plus celui qui voit qui a le pouvoir, mais celui qui est vu.
Le fait d'être en permanence, ou presque, sous le regard des autres, nous contraint-il à devenir plus justes ?
Jusqu'où cette apparente et légitime aspiration à la transparence nous entraînera-t-elle ?
Quelles conséquences d'une généralisation de la "sous-veillance" Jean-Gabriel Ganascia envisage-t-il pour la planète ?
Pour tenter de comprendre en quoi, à cette évolution de la société tout entière,
répond un bouleversement des comportements artistiques,
nous évoquerons, pour finir, en sa compagnie,
des artistes contemporains qui ont fait de l'exhibitionnisme électronique le média principal de leur oeuvre,
comme l'américaine Jennifer Ringley, ou encore la française Sophie Calle.

Visionnez un extrait de l'émission du 30-03-2010.
Nous recevions Patrice Delbourg,
écrivain, poète, chroniqueur, animateur d'ateliers d'écriture,
pour son ouvrage Les Jongleurs de Mots
publié aux éditions Écriture.

Mardi 20 avril 2010, de 11h à 12h30, Artracaille fera sa gamelle
sur le thème : Art et photographie.
Nous recevrons Nathalie Tirot, photographe,
qui travaille surtout dans l'événementiel et le spectacle.
Nous lirons tout d'abord un extrait de Belleville Ménilmontant,
un album de magnifiques photos de Willy Ronis en noir et blanc,
accompagnées d'un texte émouvant et poétique de Didier Daeninckx,
dans lequel celui-ci s'imagine en personnage immortalisé par le photographe,
et lui écrit, après s'être reconnu, une longue lettre autobiographique
postée du bureau de la rue des Pyrénées.
Le livre a été publié en 1999 aux éditions Hoëbeke.
Nous lui demanderons si elle sait à quel moment on peut parler de photo d'art,
et si un photographe peut être un artiste sans même le savoir.
Pour tenter de déterminer si une bonne maîtrise technique
est indispensable au statut de photographe d'art,
nous aborderons des artistes du boîtier qui se sont illustrés
dans des domaines photographiques aussi variés
que le documentaire social, le portrait et la photo de mode ou publicitaire :
Walker Evans d'abord, qui a fixé pour l'éternité
des ouvriers américains fauchés par la Grande Dépression,
Diane Arbus ensuite, dont les photos de personnages hors-normes
dressent un portrait saisissant de l'Amérique de son temps,
David Bailey enfin, qui inspira Michelangelo Antonioni pour Blow-Up,
un opus magistral sur la frontière entre illusion et réalité.

Mardi 27 avril 2010, de 11h à 12h30, Artracaille fera son écuelle
sur le thème : Art, ma douleur.
Nous lirons tout d'abord un extrait d'un entretien radio,
enregistré à Nice le 5 septembre 1956,
dans lequel Jean Dubuffet confie à Georges Ribemont-Dessaignes
les tourments d'un tableau qui ne "marche" pas bien,
mais aussi les joies d'une peinture qui se fait presque toute seule,
et le "miracle de vie" que c'est alors pour lui.
Il précise d'ailleurs qu'il n'arrive jamais à reproduire cet accord fragile,
et qu'il doit systématiquement cafouiller en diable, jusqu'au miracle suivant.
Cet entretien a été publié, dans sa totalité, par Gallimard en 1967,
et est régulièrement réédité depuis, en quatre tomes,
sous le titre : Prospectus et tous écrits vivants.
Nous aborderons ensuite quelques uns de ces besogneux,
ou éternels insatisfaits de l'art, qui n'ont cessé, pour les plus doués,
de se remettre en question, ou, pour ceux qui l'étaient moins,
de remettre bien plus de cent fois sur le métier leur ouvrage,
comme l'américain Edward Hopper, qui fit jusqu'à la fin de sa vie
un inventaire méthodique des petites villes de son pays,
dans des toiles réalistes au malaise diffus, mais au charme certain.
Ou comme l'allemand Otto Dix, qui dénoncera inlassablement,
dans ses peintures d'une rare violence polémique,
la responsabilité des classes dirigeantes dans les conflits mondiaux.
Ou encore comme le franco-allemand Hans Hartung, au talent incandescent,
dont la recherche solitaire acharnée mettra très longtemps à s'imposer.

Mardi 4 mai 2010, de 11h à 12h30, Artracaille fera sa croûte
sur le thème : Le pouvoir de l'esprit.
Nous lirons tout d'abord un extrait du Chef d'oeuvre inconnu,
un conte fantastique à la manière d'Hoffmann,
écrit en 1831 par un Balzac âgé d'un peu plus de trente ans,
dans lequel l'auteur parle moins de peinture que d'art.
Ce qui est en jeu dans ce court récit, c'est l'homme face à un tourment,
qui a de tout temps obsédé l'humanité : La recherche de l'absolu,
pour reprendre un autre titre fameux du génial Honoré.
Au début du XVIIe siècle, trois peintres devisent de leur art.
Le premier est Frans Porbus,
portraitiste officiel de la cour, alors au faîte de la réussite,
le second est Nicolas Poussin,
au début de sa carrière, mais promis à une gloire immense,
le troisième est l’imaginaire Frenhofer,
qui rêve au lieu de peindre, et dont le perfectionnisme forcené
et l’incapacité créatrice seront la cause de l’échec final...
Puis nous aborderons les deux personnages historiques du conte.
Frans Porbus, qui a défini en France le portrait d'apparat,
mais que son peu d'indépendance semble limiter au maniérisme,
et Nicolas Poussin, rénovateur infatigable du classicisme,
que la richesse de ses compositions et la profondeur de sa peinture
ont fait surnommer Le peintre des gens d'esprit.
Nous finirons par Joseph Kosuth, chef de file de l'art conceptuel,
pour lequel l'art relève surtout du domaine des idées,
et n'a rien à voir avec le goût ou l'esthétique.

Mardi 11 mai 2010, de 11h à 12h30, Artracaille fera sa popote
sur le thème : Archéologie de la création.
Nous recevrons Agnès Martin, artiste peintre, passée sans férir au Louvre,
rayons Antiquités, qui peint à Palaiseau, et aussi sans la peau,
des ciels essonniens chargés, non encore essorés,
dont on espère qu'ils le resteront.
Nous lirons tout d'abord un extrait de La Création,
les nouveaux chemins de la connaissance,
de Raphaël Enthoven, Pierre Gibert, Jean-Claude Ameisen,
Dominique Lecourt, Jean-Louis Vieillard-Baron et Marianne Massin,
entretiens radiophoniques étalés sur une semaine,
et diffusés sur France Culture du 31 mars au 4 avril 1998.
Le relevé papier de ces entretiens a été publié en 2009 aux éditions Perrin.
D'où vient la création ? Comment en faire l'archéologie ?
L'inspiration est-elle un mystère d'ordre divin,
ou est-elle l'énigme d'un rapport candide au monde ?
La nature est-elle une artiste ?
Agnès réfléchira avec nous sur ces questions essentielles,
puis nous aborderons des artistes dont toute l'oeuvre
s'est interrogée aussi en ce sens sans trouver de réponse définitive.
William Blake, dont le travail est fortement hanté par la Genèse,
Joseph Mallord William Turner, en recherche permanente d'innovations,
que d'aucuns considèrent joliment comme le précurseur de l'abstraction lyrique,
et enfin le groupe musical californien The Doors,
dont la poésie est imprégnée de l'oeuvre de William Blake.

Mardi 18 mai 2010, de 11h à 12h30, Artracaille fera son barda 
sur le thème : L'art, la folie, l'amour. 
Nous lirons tout d'abord un extrait de L'intranquille, 
l'autobiographie de l'artiste contemporain Gérard Garouste, 
ou plutôt, comme il le dit lui-même, 
l'autoportrait d'un fils, d'un peintre, d'un fou,
publié aux éditions de l'Iconoclaste en juillet 2009. 
Il y raconte comment il lui a fallu démonter, mot à mot,
l'immense duperie que fut son éducation.
Une somme de questions et de mensonges,
qui lui ont valu nombre de séjours en hôpital psychiatrique.
Son père avait fait commerce, pendant la guerre,
des biens mobiliers de juifs déportés,
mais ça n'avait pas calmé son antisémitisme débridé.
Si l'amour et la peinture n'ont pas guéri Gérard Garouste,
c'est eux qui lui permettent, à soixante-trois ans, d'être bien vivant.
Puis nous aborderons les destins, intimement croisés,
de Gérard et de sa femme Élisabeth, née Rochline,
qui forme depuis le début des années 80, avec Mattia Bonetti,
un duo de designers hors-normes.
Enfin, nous ferons ce que nous n'avons pu faire le 11 mai,
évoquer le groupe musical californien The Doors,
surgi sur la scène rock pendant le fameux Summer of Love de 1967,
avec des chansons aux thèmes résolument oedipiens.

Mardi 25 mai 2010, de 11h à 12h30, Artracaille fera son rata 
sur le thème : Meurtre et peinture. 
Nous recevrons Djinn Dilo qui, après des années consacrées à l'abstraction,
a commencé à peindre les photos de son quotidien,
dans une ambiance chromatique qui donnera le ton de l'émission.
Nous lirons tout d'abord un extrait de Trois carrés rouges sur fond noir, 
un polar dans lequel l'auteur, Tonino Benacquista,
rapproche l'histoire de la criminalité de celle de la peinture.
Au début, on peignait comme on tue, à main nue.
L'art brut, pourrait-on dire...
L'instinct avant la technique.
Ensuite est intervenu l'outil, le bâton, le pinceau.
Un beau jour, on s'est mis à peindre au couteau.
Regardez le travail d'un Jack l'Éventreur...
Et puis on a inventé le pistolet.
Peindre au pistolet apportait quelque chose de définitif et radical.
Et maintenant, à l'ère terroriste,
on peint à la bombe, dans la ville, dans le métro...
Puis nous aborderons des artistes qui ont oeuvré comme on tue,
le peintre Kokoschka, qui fit de ses pulsions un manifeste humaniste de l'angoisse,
le sculpteur Rodin, qui assassina le Romantisme en fécondant l'art moderne,
ou qui tout simplement ont représenté le meurtre,
comme Jacques-Louis David avec son Marat.

Mardi 1 juin 2010, de 11h à 12h30, Artracaille fera sa criolle 
sur le thème : Du laid, du beau et de la technique. 
Nous lirons tout d'abord un extrait de Théorie esthétique, d'Adorno,
un philosophe allemand que l'on peut qualifier de contemporain,
qui a fait de la convergence entre art et philosophie l'axe majeur de son oeuvre,
et qui s'invite pour la première fois dans l'émission.
Il considérait "le laid" comme un moment incontournable de l'art,
et comme indissociable de son complémentaire "le beau",
la différence entre les deux n'étant qu'une certaine perspective historique.
Dans l'art moderne, l'aspect harmonieux du laid s'érige en protestation.
Il en ressort quelque chose de qualitativement nouveau...
Puis nous aborderons des artistes qui n'opposaient pas l'un à l'autre.
L'autrichien Adolf Loos, qui prônait un dépouillement intégral de l'architecture,
et qui déclarait que le comble de la modernité est de ne pas attirer l'attention,
le français Auguste Rodin, qui révolutionna son art,
avec des sculptures toutes en ruptures et en déséquilibre,
et enfin le flamand Quentin Metsys, dernier des grands primitifs anversois,
dont le fameux La Duchesse laide est considéré comme l'un...
de ses plus beaux tableaux !

Mardi 8 juin 2010, de 11h à 12h30, Artracaille festoiera 
sur le thème : De la norme du goût. 
Nous recevrons Juan Chica Ventura et Alain Campello,
de l'association Figuration critique,
dont les membres revendiquent vaillamment la figuration,
comme médium de reconstruction du réel.
Nous lirons tout d'abord un extrait de Essais esthétiques, 
du philosophe écossais des Lumières David Hume,
fondateur de l'empirisme moderne et grand sceptique devant l'éternel,
qui eut une énorme influence sur Kant et sur la philo analytique.
Il nous prévenait que celui qui entreprend de juger
doit se garder de tout préjugé qui influencerait son goût,
mais en même temps que tout jugement esthétique se doit de prendre racine
sur une relation fréquente et continue aux oeuvres d'art.
Bien que les principes du goût soient universels,
très peu d'hommes sont qualifiés pour donner leur jugement sur une oeuvre d'art,
ou pour établir leur propre sentiment comme norme de la beauté...
Puis nous aborderons les artistes Quentin Metsys,
dont le Portrait d'une vieille femme grotesque est un bien beau tableau,
ou Auguste Rodin, qui développa une esthétique de la rupture,
ainsi que l'écrivain Miguel de Cervantes, auquel se réfère souvent Hume,
si toutefois nous en avons le temps.

Mardi 15 juin 2010, de 11h à 12h30, Artracaille fera bombance 
sur le thème : Apologie de la peinture. 
Nous lirons tout d'abord un extrait du Traité de la peinture, 
de Léonard de Vinci, dans lequel le génie de la Renaissance affirme,
avec un poil d'emphase et une certaine grandiloquence,
la place privilégiée qu'occupe le peintre par rapport aux autres artistes.
La peinture est investie d'un caractère divin,
car elle permet au peintre d'entrer
dans un rapport intime et fécond avec la nature.
Même si la peinture reste pour Léonard un art de l'imitation,
la nature ne bride jamais, dans sa diversité et sa profusion,
le pouvoir créateur du peintre observateur qui a,
dans l'esprit d'abord, puis dans les mains,
ce dont l'univers est, par essence, constitué.
La peinture est l'apologie du monde visible.
Puis nous verrons qu'au-delà de ses textes et de ses tableaux,
Léonard a fait progresser la science dans des domaines
tels que l'anatomie, le génie civil, l'optique ou l'hydrodynamique.
Nous finirons par Quentin Metsys, le dernier des primitifs flamands,
dont La vieille femme grotesque a inspiré Lewis Carroll,
et par Miguel de Cervantes, créateur conquis par sa créature.

Mardi 22 juin 2010, de 11h à 12h30, Artracaille fera sa ravigote 
sur le thème : Art et objet. 
Nous recevrons Guillemette, dont vous pouvez apprécier le travail ici.
Elle crée à partir d'objets, de vêtements ou d'accessoires qui ont une histoire,
les cherche, se les approprie, les assemble, leur redonne vie.
Nous lirons tout d'abord un extrait du Système des objets, 
de Jean Baudrillard, dans lequel l'auteur jette un regard ironique sur les objets,
les produits industriels en particulier, et leur influence sur notre vie quotidienne.
Pour lui, les objets manufacturés ne sont pas seulement différents
de ce qu'ils étaient par le passé, ils remplissent une fonction autre :
ils instituent un système de signes très cohérent, qui relève à la fois
d'une pratique sociale déterminée et d'une mythologie nouvelle.
Nous verrons que ce texte provocateur, publié en 68, n'a pas pris une ride.
Car l'objet, lui, est l'animal domestique parfait.
C'est le seul "être" dont les qualités exaltent ma personne,
au lieu de la restreindre.
Puis nous aborderons des artistes qui ont fait de l'objet un art majeur.
L'orfèvre florentin Benvenuto Cellini, dont les créations étaient si admirées
des puissants de son temps qu'ils couvraient toutes ses frasques,
le designer finlandais Alvar Aalto dont les oeuvres ont été maintes fois copiées,
ou encore, plus près de nous, l'italien Gaetano Pesce,
qui fut l'un des premiers à sentir l'avenir du design.

Mardi 29 juin 2010, de 11h à 12h30, Artracaille fera sa riolle 
sur le thème : L'art et le mouvement anarchiste. 
Ce sera la dernière émission de la saison.
Nous serons de retour sur les ondes le dernier mardi d'août,
ou bien le premier mardi de septembre, nous vous en tiendrons informés.
Nous lirons tout d'abord un extrait de L'esthétique anarchiste, 
de André Reszler, dans lequel l'auteur définit cette orientation esthétique
comme noyau d'une nouvelle sensibilité anti-autoritaire agissante,
et comme prolongement naturel du rayonnement
d'un ensemble de théories et de pratiques révolutionnaires.
La tentation iconoclaste que l'esthétique des anarchistes a héritée
des grands mouvements hérétiques de l'histoire,
ainsi que son culte très "rousseauiste" de la créativité,
lui permettent d'échapper au déterminisme stérile de l'art dit socialiste.
Le théoricien de l'anarchisme considère l'art comme une expérience.
Il oppose donc, à l'art qu'on subit, un art qu'on crée.
Il affirme ainsi le droit inaliénable de l'homme à la création...
Puis nous aborderons des créateurs dont la sensibilité esthétique
s'est peu à peu politisée, ou inversement.
Pierre Kropotkine, pour lequel l'art était le libre exercice des dons innés,
exercice que l'éducation prive petit à petit de sa spontanéité.
Ivan Tourgueniev, qu'il voyait comme le plus grand romancier de son siècle,
mais à l'art duquel il reprochait de ne s'adresser qu'à une élite cultivée.
Diego Rivera, qui aurait correspondu à son idéal d'artiste dans la cité.

Mardi 7 septembre 2010, de 11h à 12h30, Artracaille fera sa croustille 
sur le thème : Qu'est-ce que l'art ?
Nous lirons tout d'abord un extrait d'un texte éponyme de Léon Tolstoï, 
dans lequel le grand écrivain russe,
après avoir démontré l'absurdité de toute tentative d'analyser l'art et la beauté,
rejoint les recherches d'un Spinoza, pour définir
l'art comme le moyen de transmission des sentiments entre les hommes.
Contemplant le champ de ruines de l'art de son temps,
et dénonçant vaillamment son appauvrissement et sa perte d'idéal,
dans des termes qui chatouilleront dans le sens du poil
les contempteurs irréductibles de l'art contemporain actuel,
il a le courage de nous proposer un nouveau système d'esthétique,
et d'appeler contrefaçons des oeuvres
aujourd'hui considérées comme d'impérissables classiques.
Si ses conclusions ont terriblement mal résisté à l'épreuve du temps,
le style n'a lui pas pris une ride, comme vous l'entendrez.