| | Artracaille, l'émission ! | |
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Auteur | Message |
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Jean
Messages : 292 Date d'inscription : 12/12/2009 Age : 69 Localisation : Paname
| Sujet: Re: Artracaille, l'émission ! Jeu 17 Nov - 17:42 | |
| Mardi 22 novembre 2011, de 11h à 12h30, Artracaille fera ripaille sur le thème : La science du sensible. Nous lirons tout d'abord un extrait d'un essai de Herbert Marcuse, Eros et Civilisation, une contribution philosophique à Freud, écrit en 1955 et traduit en 1963 par les Éditions de Minuit, dans lequel l'auteur aborde la question de la compatibilité entre besoins humains instinctuels et société civilisée. Pour lui, une civilisation est finalement possible qui ne serait pas payée au prix exorbitant d'une grande restriction de la vie instinctuelle. L'art défie le principe essentiel de la raison : en représentant l'ordre de la sensibilité, il fait appel à une logique taboue, la logique de la satisfaction qui s'oppose à la logique de la répression. Derrière la forme esthétique sublimée apparaît le contenu non-sublimé : le rattachement de l'art au principe de plaisir... Nous en profiterons pour évoquer les Fauves, ces artistes qui, dans la lignée de Gauguin, mais sans ses arrière-pensées métaphysiques, faisaient une entière confiance à leurs instincts et ont cherché à retrouver la joie primitive de créer. | |
| | | Jean
Messages : 292 Date d'inscription : 12/12/2009 Age : 69 Localisation : Paname
| Sujet: Re: Artracaille, l'émission ! Mer 23 Nov - 10:58 | |
| Mardi 29 novembre 2011, de 11h à 12h30, Artracaille fera ripaille sur le thème : L'art social. Nous lirons tout d'abord un extrait d'une conférence prononcée en 1896 par Fernand Pelloutier, L'art et la révolte, dans laquelle ce grand théoricien du syndicalisme développe ses théories de l'art social, dont le but était de faire partager l'art à tout le peuple. Il appelait ainsi au rapprochement des intellectuels et des ouvriers. De même que l'art bourgeois fait plus pour le maintien du régime capitaliste que toutes les autres forces sociales réunies : gouvernement, armée, police, magistrature, de même l'art social et révolutionnaire fera plus pour l'avènement du communisme libre que tous les actes de révolte inspirés à l'homme par l'excès de sa souffrance... Nous en profiterons pour évoquer L'Art social, une revue libertaire ambitieuse fondée en 1891 et qui s'arrêtera en 1896 après trente-deux numéros, Fernand Pelloutier lui-même, qui y a beaucoup collaboré, ainsi que le Suprématisme, un mouvement pictural que son initiateur, Kasimir Malevitch, rêvait d'inscrire dans la nouvelle société russe et qui irrigue encore aujourd'hui l'art contemporain. | |
| | | Jean
Messages : 292 Date d'inscription : 12/12/2009 Age : 69 Localisation : Paname
| Sujet: Re: Artracaille, l'émission ! Mer 30 Nov - 16:12 | |
| Mardi 6 décembre 2011, de 11h à 12h30, Artracaille fera ripaille sur le thème : Le vrai du faux. Nous lirons tout d'abord un extrait d'une nouvelle écrite en 1951 par Yasushi Inoué, Le Faussaire, dans laquelle le grand auteur japonais, qui ne s'ébattait que dans le récit de vies dévastées par le ratage, nous conte la quête d'un écrivain journaliste, auquel la famille d'un génie de la peinture a commandé une biographie de celui-ci, récemment décédé. Le journaliste s'ennuie et traîne dans son travail, jusqu'au jour où il découvre, dans les papiers du peintre, un journal intime, dont ses proches ignoraient l'existence. Sa lecture lui apprend que l'immense artiste, dont on croyait la vie toute entière marquée par la solitude, a eu un unique ami, avec lequel il a brutalement rompu quand il a su que celui-ci gagnait sa vie en peignant et vendant de mauvaises copies de ses propres tableaux. C'est par le biais du ratage que le journaliste va enfin pouvoir partir à la rencontre du génie, et aller au bout de sa biographie. Le plus frappant dans cette mort était que, juste avant de disparaître, Hôsen avait voulu prendre ses pinceaux... L'homme dont on me racontait la fin n'était qu'un faussaire et, pourtant, ce récit ne me laissait pas indifférent... Mais j'avais dans l'idée qu'il n'avait pas voulu peindre pour de bon. S'entourer de tout son attirail de peintre, n'était-ce pas plutôt à ce désir là qu'il avait obéi ?... Nous en profiterons pour évoquer quelques histoires de faux et de faussaires, fameuses, inconnues, oubliées, pour tenter de définir la notion de "faux artistique"... | |
| | | Jean
Messages : 292 Date d'inscription : 12/12/2009 Age : 69 Localisation : Paname
| Sujet: Re: Artracaille, l'émission ! Mer 7 Déc - 21:09 | |
| Mardi 13 décembre 2011, de 11h à 12h30, Artracaille fera ripaille sur le thème : Utilité de l'art. Nous lirons tout d'abord un extrait d'un essai de Proudhon, Du principe de l'art et de sa destination sociale, dans lequel le philosophe, avec une certaine ambiguïté, prône en matière d'esthétique des idées avant-gardistes, célèbre l'art critique et moderne façon Courbet, mais moralise dans le même temps en défendant le principe d'un art éducateur, tout entier au service du peuple. Essayons de définir la nouvelle école. Nous avons dit que l'art a son principe et sa raison d'être dans une faculté spéciale de l'homme, la faculté esthétique. Il consiste, avons-nous ajouté, dans une représentation plus ou moins idéalisée de nous-mêmes et des choses, en vue de notre perfectionnement moral et physique. Il suit de là que l'art ne peut subsister en dehors de la vérité et de la justice, que la science et la morale sont ses chefs de file, qu'il n'en est même qu'un auxiliaire, que par conséquent sa première loi est le respect des mœurs et la rationalité... Un essai qui fit dire à Flaubert, du haut de ses préjugés politiques : « On a désormais le maximum de la pignouferie socialiste. C'est curieux, parole d'honneur ! Ça m'a fait l'effet d'une de ces fortes latrines où l'on marche à chaque pas sur un étron. Chaque phrase est une ordure. Le tout à la gloire de Courbet et pour la démolition du Romantisme ». Nous en profiterons pour évoquer quelques artistes soucieux de leur utilité sociale, comme Charles Angrand, Carlo Carrà ou encore « l’anartiste » océanien Paskua. | |
| | | Jean
Messages : 292 Date d'inscription : 12/12/2009 Age : 69 Localisation : Paname
| Sujet: Re: Artracaille, l'émission ! Ven 16 Déc - 21:13 | |
| Mardi 20 décembre 2011, de 11h à 12h30, Artracaille fera ripaille sur le thème : Art et enseignement. Nous recevrons Gaëlle Le Quilleuc, artiste, qui enseigne également les arts plastiques en collège. Elle sculpte d'étranges créatures en carton déchiré, qu'elle recouvre de papiers peints par ses soins. Nous lirons un extrait d'un essai de Maurice Merleau-Ponty, L'œil et l'esprit, dans lequel le philosophe (1908-1961), avec rigueur, élégance et surtout simplicité, rompt le dogmatisme de la tradition théorique, et nous aide à deviner les sortilèges du monde visible : Dans quelque civilisation qu'elle naisse, de quelques croyances et quelques motifs, de quelques pensées, de quelques cérémonies qu'elle s'entoure, et lors même qu'elle paraît vouée à autre chose, depuis Lascaux jusqu'aujourd'hui, pure ou impure, figurative ou non, la peinture ne célèbre jamais d'autre énigme... que celle de la visibilité. | |
| | | Jean
Messages : 292 Date d'inscription : 12/12/2009 Age : 69 Localisation : Paname
| Sujet: Re: Artracaille, l'émission ! Mer 21 Déc - 7:28 | |
| Mardi 27 décembre 2011, de 11h à 12h30, Artracaille fera ripaille sur le thème : Utilité de l'art (2). Nous lirons tout d'abord un extrait de Controverse sur Courbet et l'utilité sociale de l'art, publié en janvier 2011 aux éditions Mille et une nuits, dans lequel Émile Zola répond à Proudhon et à son Du principe de l'art et de sa destination sociale, dont nous vous avions lu un passage le 13 décembre. Un tout petit livre, mais un monument d'ironie mordante : Je vois Proudhon, à la porte de sa cité future, inspectant chaque homme qui se présente, sondant son corps et son intelligence, puis l’étiquetant et lui donnant un numéro pour nom, une besogne pour vie et pour espérance. L’homme n’est plus qu’un infime manœuvre... Vous n’auriez pas dû laisser entrer les artistes dans votre ville modèle. Ce sont des gens singuliers qui ne croient pas à l’égalité, qui ont l’étrange manie d’avoir un cœur, et qui poussent parfois la méchanceté jusqu’à avoir du génie. Ils vont troubler votre peuple, déranger vos idées de communauté, se refuser à vous et n’être qu’eux-mêmes... L'on y voit que le jeune Zola est bien plus proche d'une esthétique libertaire que ne le fut jamais Proudhon. Sa carrière s'en trouva lancée du jour au lendemain. | |
| | | Jean
Messages : 292 Date d'inscription : 12/12/2009 Age : 69 Localisation : Paname
| Sujet: Re: Artracaille, l'émission ! Mer 28 Déc - 14:15 | |
| Mardi 3 janvier 2012, de 11h à 12h30, Artracaille fera ripaille sur le thème : Sur les murs. Nous lirons tout d'abord un extrait de L'intelligence des affiches, de Pierre Fresnault-Deruelle, publié en août 2011 par les éditions Pyramyd, dans lequel l'auteur, avec une certaine truculence, allie la description à l'interprétation, la référence pointue au trait d'humour, l'analyse sémiologique à l'enthousiasme du "regardeur" : La publicité (mais aussi la propagande qui est sa cousine) associe deux discours. Le premier est toujours destiné à réactiver nos inquiétudes et nos frustrations ; le second discours, symétrique, consiste à proposer des réponses à ces mêmes inquiétudes ou frustrations. La publicité, en somme, est une sorte de prothèse, ou de médicament. De ce point de vue, elle se situe aux antipodes de l'art... Puis nous comparerons les mérites respectifs de l'affiche politique et de l'affiche commerciale, avant de vous conter l'histoire de Helios Gómez-Rodríguez, un peintre et dessinateur espagnol qui fonda, en 1936, le Syndicat des Dessinateurs Professionnels de Barcelone, afin de défendre la République par l'affichisme militant. | |
| | | Jean
Messages : 292 Date d'inscription : 12/12/2009 Age : 69 Localisation : Paname
| Sujet: Re: Artracaille, l'émission ! Mer 4 Jan - 10:47 | |
| En 1991, le peintre et sculpteur Gérard Garouste, dont vous pouvez apprécier le travail ici fonde, avec des éducateurs en milieu rural, l'association La Source, qui utilise l'art, l'action sociale et l'éducation, pour proposer à des jeunes d'explorer et de développer leur potentiel créatif, non dans le but d'en faire des artistes professionnels, mais tout simplement des êtres de désir. Installée depuis 1994 à la Guéroulde, dans l'Eure, mais également depuis 2002 à Villarceaux, dans le Val d'Oise, l'association met à la disposition des enfants et adolescents un panel complet d'ateliers d'arts plastiques et visuels, animés par des artistes confirmés. Peinture, sculpture, gravure, photo, vidéo, écriture, de même qu'un studio consacré aux arts de la scène, les jeunes ont ainsi accès à toutes les disciplines, pour libérer leur sensibilité, leur imaginaire, leur intelligence. Le 5 décembre 2011, Gérard Garouste nous a reçus chez lui. Mardi 10 janvier 2012, de 11h à 12h30, Artracaille diffusera cet entretien singulier. | |
| | | Jean
Messages : 292 Date d'inscription : 12/12/2009 Age : 69 Localisation : Paname
| Sujet: Re: Artracaille, l'émission ! Mer 11 Jan - 17:12 | |
| Mardi 17 janvier 2012, de 11h à 12h30, Artracaille fera ripaille sur le thème : Sur les murs (2). Nous lirons tout d'abord un extrait de L'intelligence des affiches, de Pierre Fresnault-Deruelle, comme nous l'avions déjà fait le 3 janvier. À travers les exemples d'une bonne vingtaine d'affiches qui ont marqué notre imaginaire et notre quotidien, l'auteur nous donne à voir leur richesse, non seulement visuelle, mais aussi sémantique : Parce qu'ils sont des signes arbitraires, les lettres et les mots ont tendance à retrouver, comme par compensation, les vertus de l'idéographie. Songeons au tableau de Magritte, L’Art de la conversation, sur lequel le peintre montre un empilement, aussi massif qu'improbable, de blocs de granit. Ce chaos constructiviste, on le sait, cache en son sein le vocable « rêve » dont une des connotations - l'inconsistance - tranche d'étrange façon avec la matérialité de ses composants. Affiche, tableau : les mots (ou plutôt leurs images) sont dotés d'un poids d'imaginaire plus consistant que le peu de réalité auquel nous nous raccrochons... Nous en profiterons pour réactiver nos souvenirs récents ou anciens d'affiches de propagande, de visuels et de slogans nés sur les murs en 1968, ou bien encore de simples placards publicitaires. | |
| | | Jean
Messages : 292 Date d'inscription : 12/12/2009 Age : 69 Localisation : Paname
| Sujet: Re: Artracaille, l'émission ! Mer 18 Jan - 15:14 | |
| Mardi 24 janvier 2012, de 11h à 12h30, Artracaille fera ripaille sur le thème : Uma casa portuguesa. Nous lirons tout d'abord un extrait du Livre de l'intranquillité, de Fernando Pessoa, découvert dans une malle après la mort de l'auteur et dans lequel, sous l'hétéronyme de Bernardo Soares, il alterne sentiments intimes et descriptions poétiques de Lisbonne, la ville dont il fut le « passant intégral ». Pour lui, qui doutait fortement de la réalité du monde, seul l'art pouvait donner un sens à la vie : L'art nous délivre, de façon illusoire, de cette chose sordide qu'est le fait d'exister. En art, il n'y a pas de désillusion, car l'illusion s'est vue admise dès le début. Le plaisir que l'art nous offre ne nous appartient pas, à proprement parler : nous n'avons donc à le payer ni par des souffrances, ni par des remords. Par le mot art, il faut entendre tout ce qui est cause de plaisir sans pour autant nous appartenir : la trace d'un passage, le sourire offert à quelqu'un d'autre, le soleil couchant, le poème, l'univers objectif. Posséder, c'est perdre... Nous en profiterons pour évoquer Nuno Gonçalves, que son seul Triptyque de Saint-Vincent place aux premiers rangs de la peinture du XVe siècle, l'artiste abstraite Maria Elena Vieira da Silva, bien qu'elle ait fait presque toute sa carrière à Paris, ou encore ces fameux azulejos de faïence, qui ont donné au Portugal son surnom de « pays bleu ». | |
| | | Jean
Messages : 292 Date d'inscription : 12/12/2009 Age : 69 Localisation : Paname
| Sujet: Re: Artracaille, l'émission ! Mer 25 Jan - 14:18 | |
| Mardi 31 janvier 2012, de 11h à 12h30, Artracaille fera ripaille sur le thème : Jeux de miroirs. Nous lirons tout d'abord un extrait de la nouvelle Les Théologiens, de Jorge Luis Borges, issue du recueil L'Aleph, édité chez Gallimard, dans lequel l'auteur nous promène, avec humour et un sens peu commun de l'espace-temps, au sein de labyrinthes abstraits jusqu'au vertige, bâtis en symétries fondamentales, des frontières de la mort aux bornes de l'immortalité, des confins de la barbarie à ceux de la civilisation, de l'impasse du Tout à celle de la partie. Ainsi, pour Borges, s'il existe quelque part une source dont l'eau procure l'immortalité tant désirée, il en est nécessairement ailleurs... une autre qui la reprend : Sous le soleil de midi, Jean de Pannonie gisait, le visage dans la poussière, lançant des hurlements de bête. Le bûcher allait l'engloutir quand Aurélien s'enhardit à lever les yeux ; il vit pour la première et la dernière fois le visage de l'homme détesté. Il lui rappela celui de quelqu'un, sans pouvoir préciser qui... Nous en profiterons pour évoquer quelques chefs d'œuvre de la peinture qui ont exploré ces mêmes voies escarpées, L'Autoportrait au miroir convexe, du Parmesan, Narcisse à la fontaine, du Caravage, ou encore La Reproduction interdite, de René Magritte. | |
| | | Jean
Messages : 292 Date d'inscription : 12/12/2009 Age : 69 Localisation : Paname
| Sujet: Re: Artracaille, l'émission ! Mer 1 Fév - 16:41 | |
| Mardi 7 février 2012, de 11h à 12h30, Artracaille fera ripaille sur le thème : Sous l'apparence. Nous recevrons le chorégraphe Toméo Vergès, pour parler du spectacle Anatomia publica, dont il assure la direction artistique. C'est un voyage dans la mémoire intime des corps, un tableau mouvant sur la décomposition du geste, dans lequel la parole, la danse et le son se juxtaposent, entrent en friction, se contredisent et s'en renforcent. Entre pièce d'horlogerie et conte hystérique, Anatomia publica interroge nos mécanismes inconscients, dans lesquels se côtoient étrangeté, absurde, humour, cruauté, sensible et grotesque. Nous en profiterons pour lire un supplément au Monde comme volonté et représentation, d'Arthur Schopenhauer (1788/1860), dans lequel le grand philosophe souligne qu'une contemplation esthétique offre une représentation intuitive et immédiate des idées. Pour autant, l'objet de cette contemplation ne saurait être une quelconque représentation empirique : Toute œuvre d'art tend à nous montrer la vie et les choses telles qu'elles sont dans leur réalité, mais telles aussi que chacun ne peut les saisir immédiatement à travers le voile des accidents objectifs et subjectifs. C'est ce voile que l'art déchire... | |
| | | Jean
Messages : 292 Date d'inscription : 12/12/2009 Age : 69 Localisation : Paname
| Sujet: Re: Artracaille, l'émission ! Jeu 9 Fév - 7:43 | |
| Mardi 14 février 2012, de 11h à 12h30, Artracaille fera ripaille sur le thème : Carnet de notes. Nous recevrons Claire, Geneviève et Marie-Sophie, de l'association Les Carnettistes Tribulants, qui regroupe une quinzaine de dessineux venus d'horizons divers, graphisme, illustration, infographie, livre pour enfants, peinture, littérature, enseignement, et voués à des horizons plus divers encore, contaminés comme ils sont par le virus du voyage. Leur but est de tordre le cou à l'imagerie naïve habituellement dévolue au carnet de voyage, pour transporter celui-ci hors des sentiers battus. Leurs chantiers collectifs les ont ainsi emmenés de la banlieue nomade à l'intimité du couple, en passant par la vieillesse et par la Chine. Nous en profiterons pour lire un extrait du livre Shitao et Cézanne, de Charles Juliet, dans lequel le poète explore l'expérience esthétique d'un artiste chinois du dix-septième siècle pour mieux comprendre celle du peintre d'Aix : Me voici hors de la réalité, hors du monde, centré sur l’essentiel, libéré... Ce qui est contenu dans mon pinceau, mes émotions, mes désirs, tout ce qui en moi fait fi de la tradition, ne manquera pas de faire hausser les épaules aux « connaisseurs ». Ceux-ci s’exclameront : mais ça ne ressemble à rien... | |
| | | Jean
Messages : 292 Date d'inscription : 12/12/2009 Age : 69 Localisation : Paname
| Sujet: Re: Artracaille, l'émission ! Mer 15 Fév - 15:48 | |
| Mardi 21 février 2012, de 11h à 12h30, Artracaille fera ripaille sur le thème : Nuits de Chine. Nous lirons tout d'abord un extrait de Cinq méditations sur la beauté, de François Cheng, dans lequel ce Chinois venu à Paris en 1948, parce qu'il était fasciné par la culture occidentale, nous révèle qu'il ne s'est jamais en réalité éloigné de celle de son pays natal. Il n'a eu de cesse d'établir des ponts entre les deux, jusqu'à vivre en parfaite symbiose avec l'une et l'autre. Ainsi, le déchirement qu'il subissait a fait place à une sorte d'épanouissement intellectuel : Au long du XVIIIe siècle, dans divers pays de l'Europe occidentale, on se mit à repenser le problème de la beauté dans l'art. Dans son article sur le Beau, Diderot, admirateur de Chardin, a une démarche encore fondamentalement classique, avec quelques percées dans le sens d'un regard plus neuf, lorsque, touchant la structure interne d'une œuvre, il soutient, comme nous l'avons vu précédemment, que la beauté qui en émane réside dans les rapports, ou lorsqu'il avance l'idée que, par-delà l'imitation, l'art nous apprend à voir dans la nature ce que nous ne voyons pas dans la réalité... Nous en profiterons pour vous conter les parcours de quelques artistes qui, chacun à une époque différente, ont par leur audace modifié l'histoire chinoise de l'art. | |
| | | Jean
Messages : 292 Date d'inscription : 12/12/2009 Age : 69 Localisation : Paname
| Sujet: Re: Artracaille, l'émission ! Mer 22 Fév - 16:36 | |
| Mardi 28 février 2012, de 11h à 12h30, Artracaille fera ripaille sur le thème : Nuits de Chine (2). Nous lirons tout d'abord un extrait de Propos sur la peinture du moine Citrouille amère, par Shitao, un traité au langage précis et rigoureux, en dix-huit chapitres écrits au soir de sa vie, traduits et commentés ici par Pierre Ryckmans. Ils n'offrent pas seulement la meilleure des introductions à l'esthétique picturale chinoise, ils présentent aussi la méditation originale d'un artiste qui, appuyé sur l'expérience d'une vie, se pose les deux questions fondamentales : Pourquoi peindre ? Comment peindre ? La peinture émane de l'intellect : qu'il s'agisse de la beauté des monts, fleuves, personnages et choses, ou qu'il s'agisse de l'essence et du caractère des oiseaux, des bêtes, des herbes et des arbres, ou qu'il s'agisse des mesures et proportions des viviers, des pavillons, des édifices et des esplanades, on n'en pourra pénétrer les raisons ni épuiser les aspects variés, si en fin de compte on ne possède cette mesure immense de l'unique trait de pinceau... Nous en profiterons à nouveau pour évoquer quelques artistes qui, chacun à une époque différente, ont par leur audace modifié l'histoire chinoise de l'art. | |
| | | Jean
Messages : 292 Date d'inscription : 12/12/2009 Age : 69 Localisation : Paname
| Sujet: Re: Artracaille, l'émission ! Mer 29 Fév - 16:52 | |
| Mardi 6 mars 2012, de 11h à 12h30, Artracaille fera ripaille sur le thème : Hermétique de l'art. Nous lirons tout d'abord un extrait de L'art contemporain exposé aux rejets, de Nathalie Heinich, dans lequel la sociologue, qui fut disciple de Pierre Bourdieu, passe par une perspective compréhensive pour approcher l'art contemporain. Elle y étudie les réactions du public aux œuvres, et met en évidence, au-delà de la polémique, la multiplicité des arguments utilisés. Si l'esthétique est rarement mise en avant, la morale, le patrimoine ou la signification sont le plus souvent invoqués : La polémique sur la valeur de l'art contemporain ne cesse de mettre aux prises ses partisans, qui sont pour l'essentiel des professionnels de l'art, et des adversaires qui se réclament souvent des jugements biens sentis du grand public... Nous en profiterons pour évoquer quelques affaires qui ont alimenté la controverse et défrayé la chronique, comme l'emballage du Pont Neuf par Christo, l'installation puis la rénovation des colonnes de Buren, ou encore le rejet d'une œuvre de Ping à Beaubourg. | |
| | | Jean
Messages : 292 Date d'inscription : 12/12/2009 Age : 69 Localisation : Paname
| Sujet: Re: Artracaille, l'émission ! Mer 7 Mar - 17:44 | |
| Mardi 13 mars 2012, de 11h à 12h30, Artracaille fera ripaille sur le thème : Contre la tyrannie. Nous lirons tout d'abord un extrait de Le banquier anarchiste, de Fernando Pessoa, dans lequel le grand poète portugais, avec une ironie mordante et jubilatoire, brocarde en 1922 les hypocrisies et les mensonges d'une société bourgeoise rongée par l'argent. Par la voix d'un banquier parti de rien et qui prétend que sa fortune n'a rien changé de ses opinions, Pessoa dénonce les mécanismes d'aliénation qui menacent le bien le plus précieux de l'être humain, c'est à dire sa liberté : Qu'est-ce qui est sorti des troubles politiques à Rome ? L'Empire romain et son despotisme militaire. Qu'est-ce qui est sorti de la Révolution française ? Napoléon et son despotisme militaire. Et vous verrez ce qui ressortira de la Révolution russe : quelque chose qui va retarder de plusieurs dizaines d'années la naissance de la société libre... Nous en profiterons pour vous raconter la belle histoire du journal libertaire Les Temps nouveaux, qui totalisa 982 numéros et vit passer à sa rédaction des plumes prestigieuses et des artistes de renom, comme Errico Malatesta, Octave Mirbeau, Pierre Kropotkine, Félix Nadar, Elisée Reclus ou Pierre-Joseph Proudhon. | |
| | | Jean
Messages : 292 Date d'inscription : 12/12/2009 Age : 69 Localisation : Paname
| Sujet: Re: Artracaille, l'émission ! Jeu 15 Mar - 11:29 | |
| Mardi 20 mars 2012, de 11h à 12h30, Artracaille fera ripaille sur le thème : Érotique de l'art. Nous lirons tout d'abord un extrait du Livre des mille et une nuits, des contes populaires venus de Perse et d'Inde, dont les islamistes aimeraient bien voiler certaines pages, et on les comprend. S'il est de bon ton, dans nos contrées, de vanter la poésie torride du Cantique des cantiques, tes seins sont comme deux faons, jumeaux d'une gazelle, l'œuvre qui donne toute la mesure d'un érotisme mêlant inextricablement poésie, imagination, sexualité, exaltation et hallucinations, est sans conteste Le Livre des mille nuits et une nuit. S'il est considéré comme marginal par la civilisation même qui l'a engendré, il en raconte bien plus sur elle que d'autres livres dits « révélés ». C'est une féerie à tiroirs, sans morale ni tabous, qui sacre l'érotisme très au-delà de la honte : Il fut extrêmement étonné de voir que dans cette compagnie, qui lui avait semblé toute composée de femmes, il y avait dix noirs qui prirent chacun leur maîtresse. La sultane, de son côté, ne demeura pas longtemps sans amant ; elle frappa des mains en criant : « Massoud ! Massoud ! » et aussitôt un autre noir descendit du haut d'un arbre, et courut à elle avec beaucoup d'empressement. Il mit en l’air les jambes de la dame, se glissa entre ses cuisses et entra en elle... Nous en profiterons pour vous conter les histoires de quelques chefs d'œuvre de la peinture et de la sculpture qui ont placé l'érotisme au centre même de l'existence. | |
| | | Jean
Messages : 292 Date d'inscription : 12/12/2009 Age : 69 Localisation : Paname
| Sujet: Re: Artracaille, l'émission ! Mer 21 Mar - 16:07 | |
| Mardi 27 mars 2012, de 11h à 12h30, Artracaille fera ripaille sur le thème : Adhésion et rejet. Nous lirons tout d'abord un extrait de Panorama de l'art contemporain, de Gérard Denizeau, dans lequel cet historien d'art, spécialiste du rapport visuel/sonore, nous propose de reconstituer le puzzle de 70 ans de création. De l'expressionnisme abstrait au net art, en passant par la figuration narrative ou le land art, il nous convie à un rapide mais exhaustif survol de tous les mouvements artistiques qui, depuis la Seconde Guerre mondiale, n'en finissent pas d'interroger l'homme et le monde moderne : De l'adhésion au rejet, l'art des soixante-dix dernières années s'inscrit sous le signe de la polémique. À cela, au moins deux raisons : la mutation ou disparition de ses matériaux ou supports traditionnels ; le rôle écrasant du marché, l'activité artistique relevant désormais du génie gestionnaire plus que de la spéculation esthétique... Nous en profiterons pour évoquer des œuvres d'art contemporain qui ont provoqué un rejet massif, mais aussi parfois une adhésion assez généralisée. | |
| | | Jean
Messages : 292 Date d'inscription : 12/12/2009 Age : 69 Localisation : Paname
| Sujet: Re: Artracaille, l'émission ! Jeu 29 Mar - 15:47 | |
| Mardi 3 avril 2012, de 11h à 12h30, Artracaille fera ripaille sur le thème : Érotique de l'art (2). Nous lirons tout d'abord un extrait de Jenny toute nue, de Erskine Caldwell (1903-1987), un « p'tit gars de Géorgie », qui fut sans doute le plus censuré des écrivains de son pays et qui a, dans toute son œuvre, avec une truculence déchaînée, conté la vie de misère des récoltants de tabac ou de coton du Sud des États-Unis, pendant la Grande Dépression. Sans même affecter de s'apitoyer sur eux, il peignit crûment de pauvres blancs primitifs, dépourvus de ressources tant morales que matérielles, avec un humour féroce qui confinait au tragique. Il s'intéresse ici à trois ados, deux garçons et une fille, dont l'innocence s'accommode tant bien que mal de la violence du pays dans lequel ils vivent : Leslie étendait la vase : une poignée sur les cuisses, le ventre, une autre sur les épaules et les seins. Jenny ne bougeait pas ; elle frissonnait lorsque Leslie frottait les parties les plus délicates de son corps, avec le mélange de limon et de feuilles décomposées. Le reste du temps, on aurait dit qu'elle dormait... Nous en profiterons pour évoquer à nouveau quelques chefs d'œuvre de la peinture ou de la sculpture dont l'érotisme se voulait une arme contre l'uniformité. | |
| | | Jean
Messages : 292 Date d'inscription : 12/12/2009 Age : 69 Localisation : Paname
| Sujet: Re: Artracaille, l'émission ! Ven 6 Avr - 6:39 | |
| Mardi 10 avril 2012, de 11h à 12h30, Artracaille fera ripaille sur le thème : Adhésion et rejet (2). Nous lirons tout d'abord un extrait de l'ABCdaire de l'art contemporain, de Catherine Francblin, Damien Sausset et Richard Leydier, un petit livre organisé autour de trois axes : les mouvements qui se sont succédé depuis 1968, les artistes qui se distinguent par une pratique spécifique, enfin quelques notions abstraites de base. Pour les auteurs, l'une des spécificités de l'art contemporain est d'avoir mis fin à une triple illusion : l'éternité des œuvres, de leur ubiquité, de leur évidence. L'art contemporain est éphémère, il est fragile, et il se transforme à mesure que le temps passe : Désormais, les œuvres se proposent de donner des informations, tant sur le monde que sur la subjectivité de l'auteur. De ce fait, l'art contemporain se trouve souvent à la frontière qui sépare l'information de la fiction, à la frontière entre le documentaire et la mise en abîme de notre société... Nous en profiterons pour évoquer à nouveau quelques artistes que leur travail a exposé à l'adhésion ou au rejet. | |
| | | Jean
Messages : 292 Date d'inscription : 12/12/2009 Age : 69 Localisation : Paname
| Sujet: Re: Artracaille, l'émission ! Ven 20 Avr - 6:13 | |
| Mardi 24 avril 2012, de 11h à 12h30, Artracaille fera ripaille sur le thème : Adhésion et rejet (3). Nous lirons tout d'abord un extrait de Face à l'art contemporain, de Nathalie Heinich, dans lequel la sociologue, familière de l'émission, nous explique qu'il faut s'insérer un minimum dans le monde des artistes contemporains pour que les objets qu'ils proposent commencent à exister. Nous sommes dans un nouveau paradigme ; ces objets ne sont pas l'objet du regard, ils sont seulement le passeur entre des humains : Le mode d'emploi que j'applique habituellement dans mes visites d'expo - je ne m'arrête qu'à ce qui m'arrête - ne peut plus fonctionner ici, me laissant l'impression amère que je n'ai rien vu, rien compris, rien saisi, parce que ce qui est à voir n'est pas l'objet, mais ce qui a présidé à sa présence en ce lieu... Nous en profiterons pour aborder quelques mouvements artistiques que l'on peut encore qualifier de contemporains, l'art critique, l'art conceptuel, les nouvelles figurations. | |
| | | Jean
Messages : 292 Date d'inscription : 12/12/2009 Age : 69 Localisation : Paname
| Sujet: Re: Artracaille, l'émission ! Sam 28 Avr - 6:02 | |
| Mardi 1 mai 2012, de 11h à 12h30, Artracaille fera ripaille sur le thème : Érotique de l'art (3). Nous lirons tout d'abord un extrait de Aphrodite, de Pierre Louÿs (1870-1925), que son auteur avait conçu comme « un roman antique sur la femme et la lumière », et dont le succès lança les éditions du Mercure de France. Dans l'ancienne Alexandrie, le sculpteur Démétrios est blasé de l'idolâtrie des femmes, au point d'en être venu à préférer ses statues à leurs modèles. Seule à se refuser à lui, la belle galiléenne Chrysis va exaspérer un désir qu'il assouvira en rêve. Devenu indifférent exactement dans le même temps que la courtisane est tombée amoureuse de lui, Démétrios la regardera boire la ciguë sans réagir. Mais il se servira comme modèle du corps nu de la morte, positionné dans l'attitude où il l'a vue en songe, pour créer sa statue de la « Vie Immortelle » : Il avait obéi, donc il était captif. Cet homme libre, impassible, froid, subissait lui aussi l’esclavage, et sa maîtresse, sa dominatrice, c’était elle, Chrysis, Sarah du pays de Génézareth. Ah ! songer à cela, le répéter, le dire tout haut, être seule ! Chrysis se précipita hors de la maison retentissante et courut vivement, droit devant elle, désaltérée en plein visage par la brise enfin rafraîchie du matin... Nous en profiterons pour évoquer à nouveau quelques chefs d'œuvre de la peinture ou de la sculpture érotique. | |
| | | Jean
Messages : 292 Date d'inscription : 12/12/2009 Age : 69 Localisation : Paname
| Sujet: Re: Artracaille, l'émission ! Jeu 3 Mai - 14:31 | |
| Mardi 8 mai 2012, de 11h à 12h30, Artracaille fera ripaille sur le thème : Érotique de l'art (4). Nous lirons tout d'abord un extrait d'une nouvelle de Tennessee Williams, Le Masseur noir, dans laquelle un trentenaire timide à l'extrême, écrasé par la vie, trouve une sorte d'accomplissement dans la soumission à la violence d'un autre. Mais cette relation sadomasochiste lui sera fatale, il finira tué et dévoré par son bourreau : Désirer, cela consiste à vouloir occuper un espace plus grand que celui qui vous est offert - et cela était spécialement vrai dans le cas de Anthony Burns. Ses désirs - ou plutôt son désir fondamental, était tellement trop grand pour lui, qu'il l'engloutissait complètement - comme un manteau qu'il aurait fallu couper en dix manteaux plus petits. Ou, plus exactement : c'est beaucoup plus de Burns qu'il aurait fallu pour remplir ce manteau-là. Parce que tous les péchés du monde ne sont en réalité que des inachèvements, que des incomplétudes, toute la souffrance du monde est en réalité une expiation... Nous en profiterons pour évoquer à nouveau quelques chefs d'œuvre de la peinture ou de la sculpture érotique. | |
| | | Jean
Messages : 292 Date d'inscription : 12/12/2009 Age : 69 Localisation : Paname
| Sujet: Re: Artracaille, l'émission ! Mer 9 Mai - 15:44 | |
| Mardi 15 mai 2012, de 11h à 12h30, Artracaille fera ripaille sur le thème : La belle énigme. Nous lirons tout d'abord Les Phares, de Charles Baudelaire (1821-1867), un poème tiré des Fleurs du mal, dans lequel l'auteur fait défiler quelques artistes qu'il considère remarquables. Plutôt que de décrire l'une de leurs œuvres, en symboliste accompli il crée pour chacun une image qui est la quintessence de son travail : Rubens, fleuve d'oubli, jardin de la paresse, Oreiller de chair fraîche où l'on ne peut aimer, Mais où la vie afflue et s'agite sans cesse, Comme l'air dans le ciel et la mer dans la mer ; Léonard de Vinci, miroir profond et sombre, Où des anges charmants, avec un doux sourire Tout chargé de mystère, apparaissent à l'ombre Des glaciers et des pins qui ferment leur pays... Le résultat, un panthéon très personnel d'artistes qui ont su, comme lui, de la laideur extraire la grâce, est assez impressionnant. Pour finir, nous évoquerons quelques sublimes chefs d'œuvre d'artistes distingués dans ce panthéon. | |
| | | Jean
Messages : 292 Date d'inscription : 12/12/2009 Age : 69 Localisation : Paname
| Sujet: Re: Artracaille, l'émission ! Dim 13 Mai - 10:18 | |
| Mardi 22 mai 2012, de 11h à 12h30, Artracaille fera ripaille sur le thème : Énigmatique banalité. Nous lirons tout d'abord Soir d'été, une « lecture » d'un tableau de Edward Hopper par Juliette Bertron, une jeune doctorante en histoire de l'art à l'université de Bourgogne, que nous avions reçue fin 2009 dans l'émission. C'est à la demande de Gallimard qu'elle a choisi ce tableau de Hopper, pour illustrer la couverture chez Folio de L’Échange de Paul Claudel : Le sujet de ce rendez-vous nocturne auquel nous assistons n'est pas révélé explicitement. Si la peinture est par définition un art du silence, elle l'est tout particulièrement dans le travail de Hopper. Cet artiste épure radicalement les scènes qu'il représente, écartant tout élément anecdotique qui pourrait nous suggérer un univers sonore... Edward Hopper (1882-1967) souhaitait que sa peinture soit la transcription la plus exacte possible de la plus banale quotidienneté. Et c'est tout le paradoxe de cet artiste que celle-ci exerce sur ses admirateurs une telle séduction. Nous en profiterons pour évoquer d'autres tableaux qui cultivent cette énigmatique banalité, ce mystère, ce petit punctum dont parlait Roland Barthes, qui fait que malgré ou grâce à sa familiarité, nous ne puissions nous décider à quitter la scène. | |
| | | Jean
Messages : 292 Date d'inscription : 12/12/2009 Age : 69 Localisation : Paname
| Sujet: Re: Artracaille, l'émission ! Jeu 31 Mai - 9:15 | |
| Mardi 5 juin 2012, de 11h à 12h30, Artracaille fera ripaille sur le thème : Adhésion et rejet (4). Nous lirons tout d'abord un extrait de L’art contemporain et la vieille taupe, de Gilbert Lascault, qui enseignait la philosophie de l’art à Nanterre et à la Sorbonne, et proposait à ses étudiants des « séminaires d’incertitude ». Croyant à la méthode, mais pas à la théorie, il nous confie ici son attrait pour la marge, les frontières, les bords, pour tout ce qui, de la pensée, du trait ou de l’objet, menace en permanence de se dérober, de basculer, de devenir vertige : Une œuvre peut être dite actuelle lorsque ses effets sur notre sensibilité présentent une ampleur suffisante. Elle nous émeut, elle nous ébranle. D'emblée nous nous sentons contestés. Et l'ordre dans lequel, bon gré mal gré, désarmés ou non, nous vivons, vacille et ne nous rassure plus. Nous pouvons interroger l'œuvre. Elle-même nous pose des questions, nous met à la question : elle se constitue comme question. Elle nie ce qui la précède, les autres œuvres qui l'entourent ; elle doute de son propre sens... Nous en profiterons pour aborder quelques courants d'art comme le minimalisme, le graffiti ou le net art, qui ont provoqué tant l'adhésion que le rejet. | |
| | | Jean
Messages : 292 Date d'inscription : 12/12/2009 Age : 69 Localisation : Paname
| Sujet: Re: Artracaille, l'émission ! Jeu 7 Juin - 17:37 | |
| Mardi 12 juin 2012, de 11h à 12h30, Artracaille fera ripaille sur le thème : Érotique de l'art (5). Nous lirons tout d'abord un extrait du roman Histoire d'O de Pauline Réage (Dominique Aury), que celle-ci écrivit pour séduire Jean Paulhan, et qu'elle voyait comme une destruction dans la joie. Au-delà d'un sadomasochisme subterfuge, elle pose la question du don passionné de soi : Le taxi roule toujours, et elle n’ose pas demander pourquoi René ne bouge pas, et ne dit plus rien, ni quelle signification cela peut avoir pour lui, qu’elle soit immobile et muette, si dénudée et si offerte, si bien gantée, dans une voiture noire qui va elle ne sait pas où... Nous en profiterons pour évoquer quelques chefs d'œuvre de l'art qui contredisent le mot de Bataille, selon lequel si la beauté est passionnément désirée, c'est pour être salie. | |
| | | Jean
Messages : 292 Date d'inscription : 12/12/2009 Age : 69 Localisation : Paname
| Sujet: Re: Artracaille, l'émission ! Jeu 14 Juin - 9:01 | |
| Mardi 19 juin 2012, de 11h à 12h30, Artracaille fera ripaille sur le thème : Adhésion et rejet (5). Nous recevrons la sociologue Nathalie Heinich, à l'occasion de la sortie de son nouvel opus, De la visibilité, excellence et singularité en régime médiatique. Cette spécialiste de l'art, notamment contemporain, et qui fut une disciple de Pierre Bourdieu, est le chercheur le plus lu dans notre émission. C'est peu de dire que son approche est controversée, mais nous apprécions beaucoup quant à nous la façon dont elle analyse ou décortique les mécanismes de production, de diffusion et de perception des œuvres d'art, sans jamais céder à la tentation du jugement de valeur, des artistes ou de leurs créations : L'infléchissement de mes travaux vers une analyse sociopolitique du statut d'artiste m'a amenée à repenser la question de la célébrité comme un déplacement du prestige accordé aux artistes depuis la Révolution : déplacement des créateurs, très présents au XIXe siècle, aux interprètes, dont le statut s'élève considérablement au XXe siècle, pour les raisons et avec les effets que l'on va voir. Voilà qui replace le projet initial dans la continuité d'une problématique quasi constante depuis mon premier livre consacré à Van Gogh : celle de la singularité, dont on va voir comment, après s'être constituée en valeur avec l'avènement du régime démocratique, elle prend un exceptionnel essor dans le « régime médiatique », tel qu'il s'est mis en place durant le siècle en lequel nous sommes nés... Les plasticiens qui nous écoutent régulièrement, et dont quelques uns (ouaf) vendraient père et mère pour une parcelle de gloire, ne rateront pas l'émission. | |
| | | Jean
Messages : 292 Date d'inscription : 12/12/2009 Age : 69 Localisation : Paname
| Sujet: Re: Artracaille, l'émission ! Mer 20 Juin - 10:06 | |
| Mardi 26 juin 2012, de 11h à 12h30, Artracaille fera ripaille sur le thème : Aura des pâquerettes. Nous lirons tout d'abord un extrait de L’œuvre d'art à l'ère de sa reproductibilité technique, un essai étincelant écrit en 1936 par Walter Benjamin, un philosophe allemand de l'école de Francfort. Pour Benjamin, une émotion esthétique est ressentie en un lieu donné à un moment donné, et ne pourra donc être reproduite, parce qu’il est impossible de reproduire cet instant. C’est dans cette spécificité résolument unique de l’œuvre d’art qu’il plaçait ce qu'il définissait comme son « aura » : Qu'est-ce que l'aura ? Une singulière trame de temps et d'espace : apparition unique d'un lointain, si proche soit-il. Sortir de son halo l'objet en détruisant son aura, c'est la marque d'une perception dont le sens du semblable dans le monde se voit intensifié à tel point que, moyennant la reproduction, elle parvient à standardiser l'unique... Nous en profiterons pour évoquer la peinture allemande qui, du Baroque à la Nouvelle Objectivité, en passant par Der Blaue Reiter, le Bauhaus, Die Brücke, rayonna avant que les nazis s'en mêlent (les pinceaux). | |
| | | Jean
Messages : 292 Date d'inscription : 12/12/2009 Age : 69 Localisation : Paname
| Sujet: Re: Artracaille, l'émission ! Ven 31 Aoû - 9:04 | |
| Mardi 4 septembre 2012, de 11h à 12h30, Artracaille fera ripaille sur le thème : La vie à Marlotte. Nous lirons tout d'abord un extrait de Scènes de campagne, de Henry Murger, qui fut le secrétaire de Tolstoï, et dont le feuilleton réaliste Scènes de la vie de bohème inspira l'opéra de Puccini. Il y raconte la vie que menèrent, dans le village de Marlotte et dans le sillage de Corot, nombre de rapins illustres, Daubigny, Sisley, Renoir, Monet, Cézanne, Bazille, Pissarro, d'autres plus obscurs, Cicéri, Rigolot, Charnay, Delort, mais aussi des plumitifs, Gautier, Musset, Coppée, Zola, ou encore des croque-notes, tels Alfred Cortot : Quels sont ces messieurs ? demanda-t-il à Zéphyr, qui s'était tourné d'un autre côté, au passage du groupe. - C'est les désigneux de Marlotte, qui vont prendre leur leçon avec leur maître. Au même instant, celui que Zéphyr désignait ainsi se retournait vers la petite troupe, et Lazare put l'entendre dire à ses élèves, auxquels il montrait l'effet produit sur le paysage : - Messieurs, il est six heures ; c'est l'heure où le jaune de Naples règne dans la nature... Nous en profiterons pour évoquer ces décennies d'intense créativité artistique qui précédèrent, entre l'auberge Saccault et celle de la mère Antony, les horreurs de la Première guerre mondiale. | |
| | | Jean
Messages : 292 Date d'inscription : 12/12/2009 Age : 69 Localisation : Paname
| Sujet: Re: Artracaille, l'émission ! Ven 7 Sep - 8:41 | |
| Mardi 11 septembre 2012, de 11h à 12h30, Artracaille fera ripaille sur le thème : Regarder et voir. Nous lirons tout d'abord un extrait de Le Sujet dans le tableau, de Daniel Arasse, un essai d'iconographie analytique en sept études : le Studiolo d'Urbino, Mantegna, Di Cosimo, Bellini, Michel-Ange, Parmigianino et Titien. « Tout peintre se peint », disait Brunelleschi, mais Pétrarque l'avait déjà énoncé en d'autres termes. La Renaissance a imposé la prédominance de l'individualité de l'artiste dans la genèse et la forme des œuvres. Dans son essai, Daniel Arasse cherche de quelle façon les artistes, ou leurs commanditaires, ont imprimé leur marque dans le sujet des œuvres dont cette époque fut le lieu : Cette description fait entendre comment Primatice a pu voir dans le Vulcain de Parmigianino une figure virtuelle du peintre face à sa toile. Il le pouvait d'autant mieux que Parmigianino lui-même avait d'excellentes raisons pour interpréter de la sorte la figure mythique de Vulcain : celle-ci était, pour ainsi dire, toute prête à jouer ce rôle... Nous en profiterons pour évoquer des œuvres plus récentes, en cherchant à découvrir de la même façon, derrière le sujet visible, les intentions réelles de l'artiste. | |
| | | Jean
Messages : 292 Date d'inscription : 12/12/2009 Age : 69 Localisation : Paname
| Sujet: Re: Artracaille, l'émission ! Jeu 13 Sep - 12:55 | |
| Mardi 18 septembre 2012, de 11h à 12h30, Artracaille fera ripaille sur le thème : Les artistes oubliés (1). Tout l'été, Pikékou et Robert vous ont conté nombre de rapins négligés par l'histoire de l'art, et qui ne survivent plus que dans la mémoire de quelques barbouilleurs ou sculpteurs. Régulièrement, nous leur rendrons hommage, et vous verrez que l'obscurité qui les enveloppe dissimule de somptueux trésors. Nous lirons tout d'abord un extrait de Éloge du démodé, de Michel Chaillou, un essai publié par les éditions de la Différence, et dans lequel l'auteur, avec une certaine virulence, nous confie son refus de se joindre au concert tapageur de ceux qui courent à perdre haleine derrière la modernité. S'éloigner de la clameur du moderne, préférer l'implicite et ses chuchotis à l'explicite qui aboie ses vérités. Se montrer plus sensible à l'écho qu'à la voix qui l'a produit. En place des autoroutes, privilégier les sentes perdues éperdues de la confidence et du secret... Nous en profiterons donc pour en douceur réveiller, entre autres artistes-peintres oubliés, Adolphe Monticelli, Lawrence Alma-Tadema, ainsi que Charles Laval. | |
| | | Jean
Messages : 292 Date d'inscription : 12/12/2009 Age : 69 Localisation : Paname
| Sujet: Re: Artracaille, l'émission ! Sam 15 Sep - 16:00 | |
| Mardi 25 septembre 2012, de 11h à 12h30, Artracaille fera ripaille sur le thème : Témoin de son temps. Nous lirons tout d'abord un extrait de Chroniques d'art, de Guillaume Apollinaire, un recueil qui regroupe l'ensemble de ses critiques. En 1904, les rencontres de Derain, Vlaminck, Max Jacob, André Salmon et surtout Picasso, révèlent au jeune poète sa sensibilité particulière en matière d'esthétique. Un an plus tard, il écrit déjà, sur celui qu'il considère comme le plus grand peintre de sa génération : Son naturalisme amoureux de précision se double de ce mysticisme qui en Espagne gît au fond des âmes les moins religieuses... C'est le premier travail sérieux consacré au peintre espagnol, alors en pleine période bleue, et pour Apollinaire le début d'une longue série d'études, qui prouvent son rôle majeur dans le développement de l'art moderne. En 1910, il hérite de la rubrique La Vie artistique dans les colonnes du quotidien parisien L'Intransigeant. Pendant quatre ans, il va y lutter de sa plume contre l'incompréhension d'un public moqueur ou hostile, vantant le talent de peintres aussi considérés que le sont, aujourd'hui, Mondrian, Chagall, de Chirico ou Kandinsky : Kandinsky expose les Improvisations qui ne sont pas sans intérêt, car elles représentent seules l'influence de Matisse. Mais il pousse à l'extrême la théorie de Matisse sur l'obéissance à l'instinct et il n'obéit plus qu'au hasard... Il s'enflammera aussi pour des artistes plus obscurs, nous profiterons de l'occasion pour en évoquer certains. | |
| | | Jean
Messages : 292 Date d'inscription : 12/12/2009 Age : 69 Localisation : Paname
| Sujet: Re: Artracaille, l'émission ! Jeu 20 Sep - 8:29 | |
| Mardi 2 octobre 2012, de 11h à 12h30, Artracaille fera ripaille sur le thème : Brûlé jusqu'à l'os. Nous lirons tout d'abord un extrait de Écrits sur l'art, de René Crevel (1900-1935), qui regroupe la totalité de ses papiers sur l'art. Dadaïste avant de rejoindre André Breton, Crevel concevait le récit surréaliste comme un genre refusant toute convention romanesque, subordonnant la création artistique à l'action révolutionnaire par la subversion de l'écriture. Son esthétique était toujours orientée par le désespoir, et par une révolte radicale contre cette société bourgeoise qu'il vomissait. La peinture représentait pour lui un monde sans cesse renouvelé, offrant des perspectives qu'il ne se lasserait jamais d'arpenter. Mais sculpture, photographie, cinéma, théâtre, music-hall et cirque ont aussi excité sa verve : Comment ne point appeler miracle, Paul Klee, cette excursion au plus secret des mers dont vous êtes revenu avec, dans le creux des paumes, un trésor de micas, de comètes, de cristaux, une moisson d'hallucinants varechs et le reflet des villes englouties... Nous en profiterons pour évoquer quelques artistes qu'il a défendu avec passion, avant que l'aggravation de sa tuberculose rénale ne le conduise au suicide. | |
| | | Jean
Messages : 292 Date d'inscription : 12/12/2009 Age : 69 Localisation : Paname
| Sujet: Re: Artracaille, l'émission ! Jeu 27 Sep - 8:18 | |
| Mardi 9 octobre 2012, de 11h à 12h30, Artracaille fera ripaille sur le thème : Rien n'est jamais acquis. Nous lirons tout d'abord un extrait de Écrits sur les peintres, de Robert Desnos, qui rassemble les papiers que le poète antifasciste a consacrés aux peintres, entre 1922 et 1944. Tout au long de ces années, ses opinions, ses goûts, évolueront sans cesse, de Picabia à Labisse ou Picasso. Avec le temps, les questions qu'il adresse aux œuvres d'art, le regard qu'il pose sur elles se déplaceront, un cheminement qui nous rappelle qu'un Desnos peintre hantait le Desnos écrivain qui a prévalu. Et l'on ne peut, à la lecture de ce beau recueil, oublier que dans l'ancienne Égypte, un seul « mot » signifiait à la fois écrire et peindre : Picabia vit toujours à la minute prochaine. Son rire clair est un défi aux attitudes penchées des truqueurs et des pontifes dissimulant sous un masque de notaire une quiétude bovine... Nous en profiterons pour évoquer quelques artistes des années 1930 que sa fantaisie a distingués, et que notre époque redécouvre à la manière d'une poule sidérée par la ponte de son premier œuf. | |
| | | Jean
Messages : 292 Date d'inscription : 12/12/2009 Age : 69 Localisation : Paname
| Sujet: Re: Artracaille, l'émission ! Jeu 4 Oct - 8:10 | |
| Mardi 16 octobre 2012, de 11h à 12h30, Artracaille fera ripaille sur le thème : Les artistes oubliés (2). Nous lirons tout d'abord un extrait de Ce que j'appelle oubli, de Laurent Mauvignier, un texte pour le moins étonnant, écrit d'une traite, sans ponctuation, librement inspiré par l'horreur d'un fait divers survenu dans un supermarché en 2009. Un jeune homme qui avait osé consommer sans être au préalable passé par les caisses va être sauvagement molesté par quatre vigiles zélés. Entré pour se désaltérer d'une misérable canette de bière, il en ressortira les deux pieds devant. Au-delà du verbe, sec et cru, l'auteur questionne la violence d'une société en voie de déshumanisation. Mais, surtout, par le cheminement d'une pensée qui s'étiole, il redonne à cet homme une existence : C'est comme un rocking-chair avec l'osier qui craque en balançant, c'est calme et doux comme de voir les étoiles un soir d'été et d'entendre les grenouilles du ruisseau d'à côté, c'est comme la fermeture éclair de la toile de tente - tu te rappelles ? les vacances, Noirmoutier, les premières filles aux seins nus que vous suiviez sous les pins et tous les souvenirs qui font remonter des bouffées de couleurs, le bleu du ciel, le gris de l'eau et l'eau salée sur les lèvres, tu t'en rappelles ?... Nous en profiterons pour redonner une humanité à quelques beaux artistes tombés dans l'oubli. | |
| | | Jean
Messages : 292 Date d'inscription : 12/12/2009 Age : 69 Localisation : Paname
| Sujet: Re: Artracaille, l'émission ! Jeu 11 Oct - 8:42 | |
| Mardi 23 octobre 2012, de 11h à 12h30, Artracaille fera ripaille sur le thème : Critique éclairée. Nous lirons tout d'abord un extrait de Salons et essais sur la peinture, de Denis Diderot, un recueil qui réunit l'essentiel des idées sur l'art du philosophe et encyclopédiste des Lumières. En 1759, Grimm confie à Diderot le soin de digresser sur le Salon de peinture et de sculpture, pour la revue La Correspondance littéraire, qu'il dirige. C'est le premier témoignage sur la pensée esthétique de Diderot, et une esquisse du travail à venir ; considéré comme l'un des pionniers de la critique d'art, l'essayiste va la transformer en genre littéraire : Celui qui a le sentiment vif de la couleur, a les yeux attachés sur sa toile ; sa bouche est entrouverte, il halète ; sa palette est l'image du chaos. C'est dans ce chaos qu'il trempe son pinceau, et il en tire l'œuvre de la création, et les oiseaux et les nuances dont leur plumage est teint, et les fleurs et leur velouté, et les arbres et leurs différentes verdures, et l'azur du ciel et la vapeur d'eau qui les ternit, et les animaux et les longs poils et les taches variées de leur peau, et le feu dont leurs yeux étincellent... Nous en profiterons pour évoquer quelques artistes qui eurent droit à ses foudres, ou à ses critiques éclairées. | |
| | | Jean
Messages : 292 Date d'inscription : 12/12/2009 Age : 69 Localisation : Paname
| Sujet: Re: Artracaille, l'émission ! Jeu 18 Oct - 16:34 | |
| Mardi 30 octobre 2012, de 11h à 12h30, Artracaille fera ripaille sur le thème : Au bout du chemin, le silence. Nous lirons tout d'abord un extrait de Dialogue avec les morts, de Jean Clair, dans lequel l'auteur du Journal atrabilaire, tout en pourfendant le mercantilisme et le narcissisme, selon lui mortel, de nombre d'artistes contemporains, nous révèle sa part d'intime avec un verbe singulier. Cheminant de son enfance paysanne en Mayenne jusqu'à ses chers défunts, en passant par sa prime jeunesse ou sa maturité, il interroge notre rapport à l'art : Le sang, l'urine, les humeurs, le mucus, auxquels il convient d'ajouter, dans tant d'œuvres contemporaines négociées sur les foires de l'art, ces autres productions que sont les poils, les ongles, les griffes, les écailles, tous ces éléments donc, succédant aux pigments irisés, aux ocres pareilles à du miel, aux minéraux cristallisés, aux huiles et aux vernis précieux, pour devenir les matériaux favoris d'un art qui, en s'opposant en tout point à celui qui, durant des siècles, n'avait cessé de respecter et de protéger la beauté des corps, qui en avait fondé le canon et imaginé les coloris, se délecte dans l'exhibition lourdement tarifée du repoussant, de l'informe, et dans le goût de l'excrémentiel... Nous en profiterons pour évoquer quelques artistes qui ont excité sa verve ou au contraire entretenu ses silences. | |
| | | Jean
Messages : 292 Date d'inscription : 12/12/2009 Age : 69 Localisation : Paname
| Sujet: Re: Artracaille, l'émission ! Jeu 25 Oct - 7:02 | |
| Mardi 6 novembre 2012, de 11h à 12h30, Artracaille fera ripaille sur le thème : Le Grand Froid. Nous lirons tout d'abord un extrait de Le Festin nu (Naked lunch) de William S. Burroughs, une vertigineuse descente aux enfers de la dépendance, virale, terrifiante, macabre, hallucinée, déglinguée, ou pourtant affleure souvent un comique désespéré. Utilisant la technique du cut-up, inspirée des fameux cadavres exquis des surréalistes, il tente de restituer le cheminement d'une pensée sous influence toxique : Mais le froid doit l'atteindre comme la drogue : pas à l'extérieur, où ça ne lui fait aucun bien, mais à l'intérieur de lui-même, pour qu'il puisse s'asseoir tranquillement, avec la colonne vertébrale aussi raide qu'un cric hydraulique gelé, et son métabolisme tombant au Zéro Absolu... Les camés au stade terminal restent parfois jusqu'à deux mois sans aller à la selle, et les parois de leurs intestins se collent à tel point qu'ils doivent recourir à un vide-pomme ou à son équivalent chirurgical... Voilà la vie que l'on mène dans la chambre froide. Pourquoi s'agiter, pourquoi perdre son temps ?...Nous en profiterons pour évoquer quelques artistes qui ont eu recours, pour libérer leur puissance créatrice, à ces « paradis » que Baudelaire qualifiait d'artificiels. | |
| | | Jean
Messages : 292 Date d'inscription : 12/12/2009 Age : 69 Localisation : Paname
| Sujet: Re: Artracaille, l'émission ! Jeu 1 Nov - 6:28 | |
| Mardi 13 novembre 2012, de 11h à 12h30, Artracaille fera ripaille sur le thème : Sans foie ni l'oie. Nous lirons tout d'abord un extrait de Prospectus et tous écrits suivants (2) de Jean Dubuffet, une anthologie en quatre tomes de ses propos et écrits, dans lesquels il ne cesse de brocarder la tradition picturale, la culture occidentale et au-delà les écoles d'art, prônant la spontanéité du geste, l'illogisme, le hasard, la maladresse ou l'erreur, le corps à corps avec la matière. Comme il y revendique une sorte de primitivisme sauvage, qu'il théorisera sous l'appellation d'« art brut » : Je ne crois pas beaucoup aux lois, en matière de création. Tout énoncé de loi me donne aussitôt envie de l'enfreindre. Il n'y a pas de loi. Tous les moyens, tous les départs, tous les prétextes me paraissent bons. Je ne crois pas aux écoles, je ne crois pas que tel système soit bon et tel mauvais. Tout système est suspect, voilà plutôt ce que je crois. Et toute école des plus suspectes. Trop de systèmes, et trop d'écoles ! Maniérisme, grimaces, fausse monnaie. Voilà ce que je crois... Nous en profiterons pour évoquer quelques artistes qui symbolisent admirablement « l'instinct créateur ». | |
| | | Jean
Messages : 292 Date d'inscription : 12/12/2009 Age : 69 Localisation : Paname
| Sujet: Re: Artracaille, l'émission ! Jeu 8 Nov - 8:15 | |
| Mardi 20 novembre 2012, de 11h à 12h30, Artracaille fera ripaille sur le thème : Rue des génies (1). Nous lirons tout d'abord un extrait de Suzanne Valadon * les escaliers de Montmartre de Michel Peyramaure, un roman en deux tomes dans lequel cet écrivain féru d'histoire nous raconte le destin flamboyant de celle qui sera acrobate de cirque à quinze ans, mère naturelle de Maurice Utrillo à dix-huit, modèle puis maîtresse de Puvis de Chavannes, modèle également de Renoir, Toulouse-Lautrec, Degas, avant de devenir le grand peintre que l'on connaît. À travers ce personnage fascinant, c'est toute l'époque qui défile, mythologie à nulle autre pareille, du Lapin agile au Moulin de la Galette, du Chat noir au Moulin-Rouge, de la Butte Montmartre aux places Blanche et Pigalle : En dénouant avec lenteur les lanières de son carton, Maria s'inventa des origines mystérieuses ; un exercice d'illusionniste qui lui était familier et dans lequel elle excellait. Degas ne perdait rien de son propos, les mains à la tempe, le coude sur l'avant-bras du fauteuil, un petit sourire désarmant aux lèvres. Il ne la laissa pas en finir avec sa fable. - Voyons vos dessins ! dit-il. Maria sentit son cœur s'affoler. Elle déposa dessins et pastels sur la tablette, devant le maître. Il prit délicatement les feuilles, une à une, les approchant de son visage comme pour les flairer... Nous en profiterons pour évoquer quelques artistes de ce temps légendaire, les fameux « peintres du bonheur ». | |
| | | Jean
Messages : 292 Date d'inscription : 12/12/2009 Age : 69 Localisation : Paname
| Sujet: Re: Artracaille, l'émission ! Jeu 15 Nov - 6:49 | |
| Mardi 27 novembre 2012, de 11h à 12h30, Robert et Jean sont de jury au CNOUS, pour le concours national de BD. Mais Pikékou assurera une rediff en régie. Retour de Suzanne Valadon le 4 décembre... | |
| | | Jean
Messages : 292 Date d'inscription : 12/12/2009 Age : 69 Localisation : Paname
| Sujet: Re: Artracaille, l'émission ! Sam 17 Nov - 8:15 | |
| Mardi 4 décembre 2012, de 11h à 12h30, Artracaille fera ripaille sur le thème : Rue des génies (2). Nous lirons tout d'abord un extrait de Suzanne Valadon ** le temps des ivresses de Michel Peyramaure, second tome du roman épique de la Butte Montmartre. Un siècle nouveau s'annonce, Maria est devenu Suzanne. Elle a trente-cinq ans et si, suivant Picasso ou Modigliani, nombre d'artistes quittent la Butte pour Montparnasse, Suzanne Valadon reste fidèle à son quartier. Elle a bien retenu les leçons de Puvis de Chavannes, de Toulouse-Lautrec, de Renoir et de Degas, et son talent éclate au grand jour, un peu avant que son fils Maurice Utrillo ne devienne célèbre à son tour. Francis Carco relut son texte. Il en était assez satisfait. Un « être orageux »... Cette expression lui plaisait. La Suzanne Valadon qu'il avait connue était bien une fille des orages. Il se laissa aller dans son fauteuil et alluma sa vingt-quatrième cigarette de la journée... Nous en profiterons pour évoquer à nouveau quelques artistes de cette époque où le génie courait les rues. | |
| | | Jean
Messages : 292 Date d'inscription : 12/12/2009 Age : 69 Localisation : Paname
| Sujet: Re: Artracaille, l'émission ! Jeu 6 Déc - 11:53 | |
| Mardi 11 décembre 2012, de 11h à 12h30, Artracaille fera ripaille sur le thème : Bulles de tranchées. Nous recevrons Laurent Lerner, de 360 Media Perspective, une maison d'édition créatrice, en partenariat avec Ça et Là, du label de Bande Dessinée DELIRIUM. Elle se propose tant de faire émerger de nouveaux talents que de réveiller le patrimoine international de la BD, en harmonisant leur diffusion sur les différents médias actuels. C'est le cas notamment de La Grande guerre de Charlie, une extraordinaire BD british des années 80, qui raconte la terrible épopée d'un jeune engagé et de son unité dans les bourbiers de la Somme, lors d'un conflit qui fit, pour un gain dérisoire, plus d'un million de victimes des deux côtés. Nous en profiterons pour lire un extrait de Le Grand troupeau, de Jean Giono, dans lequel le romancier dénonce, avec talent, les horreurs et les absurdités de la « Grande guerre ». | |
| | | Jean
Messages : 292 Date d'inscription : 12/12/2009 Age : 69 Localisation : Paname
| Sujet: Re: Artracaille, l'émission ! Ven 14 Déc - 11:35 | |
| Mardi 18 décembre 2012, de 11h à 12h30, Artracaille fera ripaille sur le thème : Femme sur le front de l'art. Nous recevrons Elisabeth Ndala, une jeune femme entreprenante et courageuse, qui croit au talent et à l'énergie de la banlieue. Elle a fait, en conséquence, le pari un peu fou d'ouvrir sa propre galerie d'art à Bagnolet. BAB's Galerie, c'est le nom de ce lieu déjà mythique, se vit en vecteur artistique des talents de la banlieue, et ne doute pas de faire enfin franchir dans la joie le boulevard périphérique à ces amateurs et professionnels qui ne le faisaient jamais sans se munir, auparavant et au préalable, d'un fusil de chasse et d'un casque colonial. Nous en profiterons pour lire un extrait de Souvenirs, de Louise-Elisabeth Vigée-Lebrun, dans lequel cette grande artiste, injustement négligée aujourd'hui, donne des conseils aux femmes peintres qui souhaitaient s'adonner à l'art si difficile du portrait. | |
| | | Jean
Messages : 292 Date d'inscription : 12/12/2009 Age : 69 Localisation : Paname
| Sujet: Re: Artracaille, l'émission ! Jeu 3 Jan - 9:35 | |
| Mardi 8 janvier 2013, de 11h à 12h30, Artracaille fera ripaille sur le thème : Femme sur le front de l'art (2). Nous recevrons Christel Valentin, une artiste peintre contemporaine dont le travail nous interroge sur ce qui nous caractérise, comme êtres uniques, dans un univers paradoxal, à la fois normalisateur et individualisant. Convaincue que nous portons les stigmates de notre existence dans notre chair, notre regard, notre attitude ou même dans notre propre mise en scène, Christel Valentin explore ce que la peinture peut révéler de ces interrogations. Nous en profiterons pour lire un extrait de Ce rien que moi dur et glacial, un essai de André Hirt sur Hélène Schjerfbeck, une artiste peintre finlandaise au talent immense qui n'a cessé, sa vie durant, de s'interroger sur le sens à donner à son travail, et de traquer, sur son visage, les attaques de l'âge et de la maladie, jusqu'à la mort. « Je ne suis rien, absolument rien, tout ce que je désire faire, c'est peindre, chercher... » | |
| | | Jean
Messages : 292 Date d'inscription : 12/12/2009 Age : 69 Localisation : Paname
| Sujet: Re: Artracaille, l'émission ! Mer 9 Jan - 13:31 | |
| Mardi 15 janvier 2013, de 11h à 12h30, Artracaille fera ripaille sur le thème : Peintre des rues obscures. Nous lirons tout d'abord un extrait de Nostalgie de Paris (1941) de Francis Carco, dans lequel l'écrivain - qui consacra aux minorités le meilleur de son talent de romancier - nous confie, alors que le black-out couvre la ville de son aile noire, sa nostalgie d'un Paris populaire, artistique et littéraire, que ses forces vives ont présentement déserté, et qui n'est plus habité que par des foules fantomatiques, tâtonnant dans les ténèbres des rues éteintes : Or cet immeuble, comme tous les immeubles de la rue - et la rue elle-même - restaient plongés dans une obscurité profonde. J’avais beau connaître mon chemin, je n’étais guère plus avancé. Pourtant je me disais que, sur l’autre trottoir, se trouvait la modeste « boutique de poésie » que Philippe Chabaneix avait créée, mais qu’elle était sans doute fermée depuis la guerre... Carco, qui avait passé son enfance en Nouvelle-Calédonie sous le joug d'un père violent, avait vu de sa fenêtre régulièrement passer les bagnards enchaînés, et en était resté marqué au fer rouge... Nous en profiterons pour évoquer quelques artistes dont le talent fut englouti par l'obscurité des guerres. | |
| | | Jean
Messages : 292 Date d'inscription : 12/12/2009 Age : 69 Localisation : Paname
| Sujet: Re: Artracaille, l'émission ! Mer 16 Jan - 18:12 | |
| Mardi 22 janvier 2013, de 11h à 12h30, Artracaille fera ripaille sur le thème : Femme sur le front de l'art (3). Nous recevrons l'illustratrice Claire Dupoizat, qui viendra nous présenter un livre de portraits sur le vif qu'elle a réalisé des habitants de son quartier de la Butte : I love Montmartre, publié par les éditions de La Belle Gabrielle. Elle y a immortalisé des sacrées « gueules », que vous ne rencontrerez qu'en poussant la porte de quelques lieux bien cachés à l'écart des grands sites touristiques. Nous lirons tout d'abord un extrait de Hier (1946) de Alice Halicka, dans lequel cette artiste peintre talentueuse nous conte les souvenirs d'une vie entièrement vouée à l'art : Le château des Brouillards, démoli plus tard, était habité par Renoir ; Gabrielle, la bonne et le modèle du peintre, promenait les enfants de son maître rue Caulaincourt. La même rue comptait parmi ses habitants Steinlen, dans un pavillon au fond d'un jardin, avec une négresse et beaucoup de chats. Montmartre était alors hanté par des personnages mystérieux... | |
| | | Jean
Messages : 292 Date d'inscription : 12/12/2009 Age : 69 Localisation : Paname
| Sujet: Re: Artracaille, l'émission ! Mer 23 Jan - 11:04 | |
| Mardi 29 janvier 2013, de 11h à 12h30, Artracaille fera ripaille sur le thème : École de Paris (1). Nous lirons tout d'abord un extrait de Les Montparnos, de Michel Georges-Michel, un roman écrit en 1924, qui inspira le film Les Amants de Montparnasse à Jacques Becker, avec Gérard Philipe, Anouk Aimée et Lino Ventura. Dans les années 1910, Modigliani puis Picasso quittent Montmartre pour Montparnasse. En quelques mois, des dizaines d'artistes venus du monde entier les suivent dans ce quartier encore champêtre, où l'on se loge pour pas cher et subsiste pour presque rien, et y constituent ce qui deviendra paradoxalement l'École de Paris. Foujita, Kisling, Gris, Soutine, Chagall, Brancusi, la mythologie du lieu n'a rien à envier à celle de la Butte. Modi était debout. Il avait ramassé par terre quelques tisons du foyer, et, sur la porte blanche de la chambre, il avait commencé le portrait de Jeanne, non plus en figures géométriques, mais en belles lignes courbes et simples, comme si elles avaient été tracées au compas. Il faisait vite, dessinant de la main droite, ombrant en écrasant le trait sous son index gauche... Nous en profiterons pour évoquer quelques artistes qui participèrent à ce bouillonnement créatif, mais que l'histoire de l'art a relégué aux oubliettes. | |
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